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Catégorie : Le jardin marquisien
Quelques variétés marquisiennes du mei, fruit de l’arbre à pain
1 – Mei Puou (au nord) – Ku’ukou (au sud de l’archipel)
2 – Mei Kokau nui (long pédoncule)
3 – Mei Ku’uha’a kea
4 – Mei Pimata
5 – Mei Puero
6 – Mei O’o’ paooa (cervelle de dauphin)
7 – Mei Ku’uha’a matapaa
8 – Mei Pavai, Mei Ohotiketike (c’est le plus gros fruit pouvant atteindre 6 à 7 kg)
9 – Mei Paea’
10 Mei Mao’i (variété commune, indigène)
Orthosiphon, les moustaches de chat
photographiée à Omao (Fatuiva)
L’orthosiphon – Orthosiphon stamineus – aussi appelé « thé de Java », est un une herbe vivace dressée, de 30 à 60 cm de haut ornementale originaire du Sud-Est asiatique.
Cette plante ligneuse, de la taille d’un petit arbuste, ne forme pas de tronc proprement dit mais un ensemble de rameaux qui, après floraison, sont relayés par des rameaux secondaires poussant juste en dessous des inflorescences et qui, à mesure de leur croissance, prennent du poids, se courbent, et touchent terre, là où des racines adventives se développent.
Les feuilles, en paires espacées et opposées, velues sur les deux faces, mesurent de 4 à 8 cm de long sur 2 à 4 cm de large. Elles sont de couleur vert sombre sur leur face supérieure et vert plus clair sur leur face inférieure. Elles dégagent une odeur très légèrement aromatique. Les fleurs de couleur blanche ou bleu lilas pâle, ont un calice court et une corolle à long tube avec quatre étamines filiformes deux fois plus longues que la corolle. La floraison se fait progressivement de bas en haut et l’inflorescence est si belle que l’orthosiphon est fréquemment utilisé en décoration florale.
Les fleurs de l’orthosiphon ornées de longues étamines deux fois plus longues que la corolle lui valent le nom de « moustaches de chat ».
L’orthosiphon a été introduit dans l’ensemble des pays tropicaux autant pour ses qualités décoratives que pour ses propriétés médicinales.
Les feuilles riches en polyphénols, potassium et en huiles essentielles sont récoltées pendant la courte période de floraison et sont utilisées pour leur propriété diurétique permettant une élimination importante de l’urée et de l’acide urique lors des crises de gouttes. Il est alors conseillé comme adjuvant dans les régimes amincissants, pour ses propriétés anti-oedémateuses. L’orthosiphon agit sur le cholestérol, dont il fait baisser le taux dans le sang ; les flavonoïdes qu’il contient favorisent la mobilisation des graisses, c’est pourquoi il est aussi préconisé dans le cadre d’un régime d’amaigrissement, non seulement pour son effet drainant mais aussi pour son action sur les lipides. Il possède également des propriétés dépuratives utilisées pour lutter efficacement contre les calculs biliaires et pour prévenir les récidives de coliques néphrétiques et pour soulager les douleurs lors de cystites.
source : 01santé.com
Marquises – Le puits de Taiohae
Dans Souvenirs d’un vieux Normand, William Leblanc raconte « …plus tard, nous construisîmes, sur le mamelon qui dominait le camp, le fort appelé Fort-Collet : Collet était le nom du commandant de l’Embuscade, qui fut le premier gouverneur de la nouvelle colonie.
Pendant que les équipages des différents navires allaient chaque jour à terre, par bordées, travailler avec les soldats de la garnison à la construction du fort, des casernes et d’un hôpital, j’avais été désigné pour accompagner l’ingénieur hydrographe dans ses opérations de triangulation de l’île, dont on voulait relever le plan.
…
Le jalonnement terminé, je fus envoyé à terre avec douze hommes pour commencer à défricher un jardin. Ce travail dura un mois. On ensemença le jardin de haricots et l’on creusa un puits. Trois hommes furent occupés à son entretien ; le reste de la garnison, aidé des équipages des navires, travaillait à la construction du fort dont j’ai déjà parlé. »
C’est Auguste, Joseph, François Marguet qui creusa ce puits. Né le 7 décembre 1815 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), il entre dans la marine en 1835 comme écrivain à Boulogne-sur-Mer et devient Commis de marine en juillet 1840 .
Le 28 novembre 1842 Baie de Taiohae (Iles Marquises) : Auguste Marguet écrit à son père à Boulogne-sur-Mer : « La santé est bonne. Je cultive un jardin qui fournit des légumes à l’équipage et j’ai creusé un puits de 10 m qui a excité l’étonnement de l’entourage et m’a valu les éloges de la part du gouverneur. » (Archives de la famille Marguet)
Foire agricole aux Marquises 2007
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La première récolte aux Marquises (25 juin – 22 août 1843)
Plantes potagères et autres cultivées à Taiohaé
Les plantations et les semis qui ont été faits dans le jardin de l’établissement de Taïohaé, du 25 juin 1842 au 22 août 1843, ont présenté les résultats suivants, qu’on doit considérer comme satisfaisants, si on réfléchit que ce sont de simples essais confiés à des mains inexpérimentées, et nécessairement accompagnés de beaucoup de tâtonnements.
« Les choux, les navets, les carottes, les oignons, tes haricots, les tomates, les piments, les aubergines, toutes sortes de salades, les radis de toutes espèces, les melons, le maïs, les cardons, les asperges, les courges, viennent à merveille et produisent beaucoup.
« Les poireaux, les pois verts, les épinards, les betteraves, les salsifis, le céleri, les concombres, les pastèques, les pommes de terre, ne viennent encore que médiocrement.
«L’ail, l’oseille, les haricots blancs de Soissons, les fèves de marais, la moutarde, les artichauts, le panais, n’ont pas réussi jusqu’à présent.
«Plusieurs de ces plantes lèvent en quatre ou cinq jours, et n’ont pas besoin d’être garanties du soleil ; d’autres, au contraire, ont besoin, non-seulement d’être tenues à l’ombre, mais encore d’être arrosées une ou deux fois par jour.
«La vigne vient très-bien, mais pousse toujours, ce qui fait qu’elle donnera difficilement du raisin.
« On peut faire deux récoltes de pommes de terre par an. On fait plusieurs récoltes de maïs par an.
« Huit ou dix jours après avoir récolté toutes espèces de semence, on peut les mettre en terre ; elles poussent très-bien et ne dégénèrent pas.
« On peut faire jusqu’à quatre récoltés de tabac par an.
« En général, les fruits des Antilles n’ont pas encore réussi, non plus que le prunier et le pêcher. »
in Annales maritimes et coloniales Tome 83 Revue coloniale 1843
« La France est trop riche, il faut bien lui laisser dépenser son argent » laissa échapper un Anglais à la nouvelle de notre prise de possession des Marquises. C’est ainsi que commence l’article d’un correspondant du journal – Le Constitutionnel – dans sa livraison du dimanche 16 novembre 1845. Dans une lettre datée du 5 avril 1845 et rédigée à Nuku Hiva, l’auteur informe ses lecteurs sur les coûts de cette occupation des Marquises et pronostique un faible retour sur investissement. Si en France, un bilan des premières productions du jardin de Taiohae fut publié en 1843 dans la revue coloniale (ci-dessus : Annales maritimes et coloniales Tome 83), on négligea de chiffrer les coûts de production. L’extrait ci-dessous illustre le propos en décrivant le maigre rendement de cette tentative d’implantation des légumes du vieux continent.
Kehika, kehika enana, kehi’a enata, pomme rose, pomme d’eau, jambosier…

Syzygium malaccense, aussi appelé pomme d’eau, jambosier, jambose rouge ou pomme rose… est un arbre tropical d’origine malaisienne pouvant atteindre une vingtaine de mètres de hauteur.
Cet arbre a une floraison rouge attrayante ainsi que des fruits comestibles. Les fleurs ont de grandes étamines rouges qui rappellent leur appartenance à la famille des Myrtacées. Les fleurs se développent sur les rameaux, mais également directement sur le tronc.
[Jambos issu du malais, transmis par le portugais, entre dans la terminologie scientifique, Eugenia jambos L. Il devient en français « le jambos » pour Candolle, puis la jambose, jambosier, que nous retenons. Dans l’abondante variété des appellations on rencontre ‘jamrose » et « le jamerose » par croisement avec « pomme-rose, pommier-rose », « pomme de rose », « pomme rose », autres appellations de plusieurs fruits du même genre (pour leur parfum de rose). Jambos devient générique, Jambosa vulgaris, pour Candolle (reclassé Syzygium jambos depuis 1992). Il désigne donc plusieurs espèces, notamment, Jambosa malaccemis (Eugenia malaccensis. L., Syzygium malaccense. Merril et Perry) pour lequel nous retenons Jamalac (n.m.) formé par contraction, sous forme d’un acronyme par télescopage Jam(bos) malac(censis) avec -m- bivalent. La conservation de la séquence jam- maintient le nom dans la série formée sur la racine malaise ; jambuse, jamerose, jambolan, jamelonguier1... L’abrègement malac se retrouve dans l’appellation postérieure de pommier malac. Le nom en un seul mot est nettement préférable pour des raisons de concision. L’arbre est donc le jamalaquier.
La situation complexe de synonymie et de polysémie est aggravée par des traductions mot à mot de l’anglais dont la situation est au moins aussi confuse (rose apple, pink apple, malay apple, mountain apple…).
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1 Il s’agit là d’une autre arbre, le sygyzium jambolanum, sygyzium cumini, eugenia jambolana ; en marquisien c’est le kehika hao’e et en francais le jamelonguier, jamelonier… ou faux pistachier. Voir l’article.

L’appellation de pomme canaque cantonnée à la Nouvelle-Calédonie, en plus d’être un syntagme ambigu confondant jambuse et jamalac, est plutôt péjorative. Janzalac et jambos évitent le problème de l’orthographe de canaque/kanak. La deuxième forme, revendiquée en Nouvelle-Calédonie pour raison politique, est un rejet manifeste de la langue française, donc en opposition avec notre objectif. Pour la commercialisation, la définition géographique est contestable, puisque l’appellation « malaise » par exemple (que nous ne recommandons pas pour autant) serait plus justifiée.


Ces propositions n’ont pas le même caractère d’exclusion que pour d’autres cas dans lesquels nous rejetons des termes d’occurrences rarissimes cantonnés aux seuls ouvrages de spécialité ou ne répondant pas aux critères d’intégration au français. Nous ne pouvons pas prétendre rejeter certains synonymes de jambose et de jamalac comme pomme-rose, qui malgré leurs défauts (ambiguïté par polysémie, leur composition syntagmatique qui pose des problèmes de dérivation ou d’accord et de polymorphisme, etc.), appartiennent cependant déjà à la langue française, de par leur emploi et par leur mention dans les dictionnaires. Sans prétendre régler définitivement le problème d’ambiguïté des dénominations de ces espèces proches, nous proposons l’emploi de jambose et jamalac pour tenter de clarifier la situation.]
Ange BIZET & Annie WALTER in Problématique de terminologie botanique en français
Source : IRD 1996


La pomme rose (kehika, Eugenia malaccensis) est un fruit semblable à une petite pomme recouverte d’une belle peau d’un rouge vif. La pulpe est excessivement blanche et spongieuse ; elle parfume la bouche en la rafraîchissant. L’arbre qui donne ce fruit est assez rare aux îles Marquises….
[Note : Autour de l’arbre à pommes rouges des anciens Polynésiens, kehika ou kehi’a pukiki, règne une certaine confusion. Comme Testard de Marans, Dordillon identifie le fruitier à pommes rouges à l’Eugenia jambos (sygysium jambos) dont le fruit a odeur de rose et une peau jaune pâle. Ce dernier a été introduit par les Occidentaux, d’où son nom, kehika hao’e. Le vrai « pommier du pays », Eugenia malaccensis, assez rare, est associé à l’habitat ancien, à l’intérieur des terres.]

Cet arbuste se couvre d’une magnifique floraison d’aigrettes (étamines) rouges et ses feuilles assez larges, oblongues, sont couvertes de gales de la taille d’un pois, utilisées pour divers soins.] In souvenirs des Iles Marquises 1887-1888 Alfred Testard de Marans, p 80
Tumu vai’oata, le tamarinier
Le tamarinier ou tamarin (son nom vient de l’arabe tamar hindi, datte de l’Inde ; Tamarindus indica, T. occidentalis, T.officinalis) est un arbre de la famille des Fabacées (légumineuses) comme le haricot, la fève, le petit pois…
Originaire d’Afrique de l’Est, il s’est répandu dans de nombreuses régions tropicales. C’est un arbre à croissance lente, à port retombant un peu comme saule pleureur ett pouvant atteindre plus de 20 m à 30 m de hauteur. Il vit jusqu’à 150 ans et reste toujours productif ; adulte il peut donner jusqu’à 225 kg de fruits par an.
Ses racines se divisent en plusieurs branches fibreuses, chevelues, qui se répandent de tous côtés et fort loin. Son tronc, quelquefois très large, est couvert d’une écorce épaisse, brune, cendrée et gercée. Ses branches larges et touffues s’étendent de toutes parts et symétriquement ; elles se divisent en de petits rameaux, où naissent des feuilles persistantes, placées alternativement, et composées de dix à vingt paires de folioles ovales ; aucune feuille impaire ne termine ces conjugaisons. Les feuilles se replient la nuit.
Les fleurs sortent des aisselles des feuilles comme en grappes, portées par des pédicules grêles; elles sont composées de 3 pétales jaunes parsemés de veines sanguines dont 2 atrophiées, 4 sépales roses. Le pistil qui sort du milieu de la fleur est crochu, accompagné seulement de trois étamines.
Le fruit, le tamarin, semblable par sa grandeur et par sa forme aux gousses de fèves est remarquable par ses trois ou quatre protubérances. Ce fruit est muni de deux écorces ; celle de l’extérieur est rousse, brun chamois, cassante et de l’épaisseur d’une coque d’œuf ; et celle de l’intérieur est souple, verte et plus mince. L’intervalle qui se trouve entre ces deux écorces, est occupé par une pulpe molle, gluante et visqueuse, noirâtre, acide, sucrée, aigre douce et parfumée. Il y a quantité de fibres capillaires qui parcourent ce fruit dans toute sa longueur, depuis son pédicule jusqu’à sa pointe. La pulpe comestible est à la base de nombreuses préparations culinaires. L’écorce intérieure renferme des semences, 4 à 10 graines recouvertes de pulpe entremêlée de fibres, très dures, quadrangulaires, aplaties, d’un brun luisant et taché.
Le pommier Cythère
« Je prends le temps de chercher des fruits, c’est si bon, après les longues heures passées sous l’eau, de rafraîchir la langue saturée de sel. Mon fruit préféré, l’offrande merveilleuse, c’est la pomme cythère à l’éclat jaune, dont le goût légèrement acidulé réveille l’ardeur de la bouche » écrivait Florian Aguillon lors de son séjour, il y a trente ans, à Haakuti.
Le prunier de Cythère (Spondias dulcis Foster) ou pommier de Cythère – de Nouvelle Cythère nom donné par Bougainville à Tahiti, est un arbre fruitier originaire de Mélanésie et de Polynésie où il a sans doute été amené par les premiers Polynésiens au cours de leurs migrations dans le Pacifique. Il a été vers la fin du 18ème siècle importé aux Antilles, à Madagascar, à la Réunion et en Amérique du sud et dans de très nombreux autres zones tropicales et subtropicales humides où il peut pousser jusqu’à une altitude de 700 m.
Malgré son nom vernaculaire, cet arbre n’a aucun rapport avec les pruniers, pommiers et autres pêchers. Dans sa famille, celle des Anacardiacées, on trouve le manguier et l’anacardier.
Ce bel arbre droit et plutôt rigide et symétrique, à croissance rapide peut atteindre 20 m de haut. Les feuilles, composées et alternes, luisent d’un beau vert devenant jaune or lumineux en saison sèche avant de tomber. Apparaissent alors les petites fleurs blanches groupées en panicule de 20 cm à 30 cm. Elles donnent naissance à des grappes d’une douzaine ou davantage de fruits ovales quelque peu irréguliers de 6 à 9 centimètres à long pédoncule. Ils ont une peau verte devenant jaune à maturité. Il arrive souvent que les fruits tombent par terre alors qu’ils sont encore verts.
Le fruit très filandreux, a un léger goût de térébenthine et son gros noyau entouré de longs filaments et hérissé d’épines adhérant à la chair n’en fait pas un fruit très recherché, sauf par les Tahitiens, qui lui sont restés fidèles. Sa peau épaisse et lisse contient une chair sucrée, acide, et juteuse.
Toa
Aigrette sacrée, Egretta sacra, matuku, matu’u
L’Aigrette sacrée (Egretta sacra), seul grand héron connu dans le Pacifique sud-oriental, est appelée matuku ou matu’u aux îles Marquises. Cliquez sur les liens (noms) suivants :