Photo de JC Tamarii Panau
Situées à 5500 km de Los Angeles, à 4000 km au sud de Hawaii, 7500 de Sydney, 6500 de Santiago du Chili, et à 1400 km au nord-est de Tahiti, les Marquises (archipel composé de 12 îles dont 6 sont habitées) sont les îles les plus éloignées de tout continent. Entre traditions et modernité, entre ciel et mer, Ua Pou, Hiva Oa, Nuku Hiva, Fatuiva (Fatu Hiva), Mohotani (Motane), Tahuata, Ua Huka et Eiao, les îles Marquises, Terre des Hommes, Te Fenua Enata, Te Henua Enana, the Marquesas Islands. Blocs de lave surgis du Pacifique, ces îles hautes composent un paysage dentelé à la beauté sauvage et envoûtante. Les Marquises s'offrent dans leur rudesse, brutales et authentiques…
Photo de JC Tamarii Panau
Langsdorff rapporte déjà qu’on faisait des compétitions de course sur échasse lors des fêtes publiques. On essayait de se mettre en travers du chemin du concurrent et, en équilibre sur une échasse, de le faire tomber avec l’autre pendant la course. « Celui qui a été envoyé à terre devient l’objet de la risée et de la moquerie générale». K Von Den Steinen (Tome II) écrit : « J’ai obtenu les renseignements suivants quant aux détails de la compétition. Entre deux coureurs, l’un essaie de frapper avec une de ses échasses, une des échasses de l’autre et de la balayer afin que l’adversaire fasse une chute. On ne doit pas attaquer directement mais en arc de cercle par côté. En outre, quand on est assez près, on doit reculer un peu puis frapper. La technique du jeu est ainsi : au début, A abaisse une échasse presque jusqu’au sol et la soulève un peu à plusieurs reprises ; B frappe à l’instant où l’échasse de A est en haut. Mais ceci est utilisé pour une feinte : A essaie de pousser B a frapper en levant un peu son échasse mais, à l’instant de l’attaque, la soulève plus haut que prévisible si bien que l’échasse [de B] frappe dans le vide [et part trop loin]. Dans les temps anciens, les villages se défiaient mutuellement à cette compétition. Alors, il pouvait y avoir plusieurs rangées d’adversaires qui s’attaquaient en même temps. Dans la légende de Pohu est décrit un combat singulier. Shillibeer remarque que les sculptures de tiki sont sacrées, et dédiées aux dieux, et traite en particulier des échasses. «On est assez superstitieux pour croire qu’on soit protégé des blessures en s’appuyant sur ces figurines. Et si on vient par hasard à trébucher, il est rare qu’on vive longtemps après cela». Dordillon indique «vaeake» comme dieu du marcheur sur échasse (vae = pied ; ake = sorte d’arbre très dur). J’ai noté vaeake comme étant le nom d’une échasse très haute où le marchepied se trouvait à hauteur de tête, et qu’on utilisait à Nuku Hiva. La perche s’appelait «toko» (étai), le repose-pied « tapuvae (= plante du pied) toko ». in Karl von den Steinen, (1855-1929) Première traduction française « Les Marquisiens et leur art : l’ornementation primitive des mers du Sud (vol. 2) Plastique », Papeete, 2005
Une cordelette de bourre de coco maintenait l’étrier contre la perche et un morceau de tapa placé entre eux assurait une bonne stabilité. Les compétitions rituelles avaient lieu lors d’importantes fêtes données en mémoire des morts. Elles se déroulaient à l’intérieur des tohua, sur des cours pavées ce qui ajoutaient encore à la difficulté.