Echasses & Compétition

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etrier-ancien.jpgLangsdorff rapporte déjà qu’on faisait des compétitions de course sur échasse lors des fêtes publiques. On essayait de se mettre en travers du chemin du concurrent et, en équilibre sur une échasse, de le faire tomber avec l’autre pendant la course. « Celui qui a été envoyé à terre devient l’objet de la risée et de la moquerie générale». K Von Den Steinen (Tome II) écrit : « J’ai obtenu les renseignements suivants quant aux détails de la compétition. Entre deux coureurs, l’un essaie de frapper avec une de ses échasses, une des échasses de l’autre et de la balayer afin que l’adversaire fasse une chute. On ne doit pas attaquer directement mais en arc de cercle par côté. En outre, quand on est assez près, on doit reculer un peu puis frapper. La technique du jeu est ainsi : au début, A abaisse une échasse presque jusqu’au sol et la soulève un peu à plu­sieurs reprises ; B frappe à l’instant où l’échasse de A est en haut. Mais ceci est utilisé pour une feinte : A essaie de pousser B a frapper en levant un peu son échasse mais, à l’instant de l’attaque, la soulève plus haut que prévisible si bien que l’échasse [de B] frappe dans le vide [et part trop loin]. Dans les temps anciens, les villages se défiaient mutuellement à cette compétition. Alors, il pouvait y avoir plusieurs rangées d’adversaires qui s’attaquaient en même temps. Dans la légende de Pohu est décrit un combat singulier. Shillibeer remarque que les sculptures de tiki sont sacrées, et dédiées aux dieux, et traite en particulier des échasses. «On est assez superstitieux pour croire qu’on soit protégé des blessures en s’appuyant sur ces figurines. Et si on vient par hasard à trébucher, il est rare qu’on vive longtemps après cela». Dordillon indique «vaeake» comme dieu du marcheur sur échasse (vae = pied ; ake = sorte d’arbre très dur). J’ai noté vaeake comme étant le nom d’une échasse très haute où le marchepied se trouvait à hauteur de tête, et qu’on utilisait à Nuku Hiva. La perche s’appelait «toko» (étai), le repose-pied « tapuvae (= plante du pied) toko ». in Karl von den Steinen, (1855-1929)  Première traduction française  « Les Marquisiens et leur art : l’ornementation primitive des mers du Sud (vol. 2) Plastique », Papeete, 2005

Une cordelette de bourre de coco maintenait l’étrier contre la perche et un morceau de tapa placé entre eux assurait une bonne stabilité. Les compétitions rituelles avaient lieu lors d’importantes fêtes données en mémoire des morts. Elles se déroulaient à l’intérieur des tohua, sur des cours pavées ce qui ajoutaient encore à la difficulté.