ARTE TV – Invitation au voyage – Brel aux Îles Marquises

 

 

Au cœur de l’Océan Pacifique, l’archipel des Marquises en Polynésie française fait office de bout du monde sauvage. Des pitons de basalte, des pics abrupts qui plongent dans une mer intense… Certaines de ses îles sont encore inhabitées. Ce sont ces paysages que découvre Jacques Brel. À bord de son voilier, alors malade, il fera ici son ultime escale.

Marquises : Un petit tour en avion avec Jacques Brel

En juin 1978, Jacques Brel accepte néanmoins de guider une équipe de « Visa pour le Monde » qui réalise un reportage aux îles Marquises, où il s’est retiré depuis 1975. Cet extrait montre Brel aux commandes de son bimoteur aux côtés de sa compagne Maddly, survolant et présentant la côte est de l’île d’Hiva Oa sur laquelle ils vivent. Jacques Brel décédera quelques mois après la réalisation de ce reportage exceptionnel.

Diffusion : 31/12/78 – Réalisateur : Maurice Vermeersch – Copyright :  somuna.be 2011

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Jacques Brel, légende de l’aviation aux Marquises

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Le timbre et la voie, le timbre de la voix, la voie des airs, Brel légende de l’aviation aux Marquises…

Brel c’était une voix que les Marquisiens découvraient, c’était la voie postale qu’entre Hiva Oa et Ua Pou,  Brel ouvrait.

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Sur un site genevois, on peut s’imaginer naviguer à bord de Jojo, c’est virtuellement ici.

Brel et les Marquisiennes

     La nuit tombait déjà sur Hanakee Pearl Lodge, et nous évoquions le souvenir qu’avait laissé Jacques Brel aux Marquises. Je racontais à un ami journaliste assis au bar, celui nous qui avait offert la dernière bière de la soirée, ce dont se souviennent les femmes mûres de ces îles éloignées du reste du monde.

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     Les Marquisiennes aujourd’hui mères de famille se rappellent avec émotion Jacques Brel et Madly. Elles étaient jeunes et pensionnaires à Atuona et celles originaires des autres îles de l’archipel ne rentraient qu’une fois l’an chez leurs parents, à la fin de l’année scolaire. Brel emmenait lors de ses tournées avec son avion bimoteur « Jojo »  quelques-unes d’entre elles, à Ua Pou où il atterrissait assez régulièrement. C’est avec bonheur qu’elles étaient ses passagères et elles étaient très heureuses de pouvoir rentrer chez elles  à Noël ou à Pâques plutôt qu’à la sainte Trinité, et plus rapidement sans être soumises à une longue navigation en pirogue, en baleinière,  ou sur une goélette agitée sur une mer parfois déchaînée. Le retour par bateau durait ordinairement plusieurs jours quand il leur fallait débarquer d’abord les autres filles sur leur île.

     Trente ans après, les Marquisiennes gardent un souvenir ému  de Brel et Madly qui ont quelque peu allégé la dureté de leur vie de pensionnaires à l’internat de Sainte-Anne.  Madly donnait des cours de danses et Brel des séances de théâtre et le couple suggéra aux sœurs l’organisation de la première kermesse.

     Son anticléricalisme n’empêcha pas Brel d’avoir de bonnes relations avec les religieuses qui dirigeaient d’une main de fer l’institution la plus importante des Marquises, le pensionnat qui recevait des jeunes marquisiennes très jeunes, parfois dès l’âge de six ans, qui restaient séparées une année entière de leur famille et ce jusqu’à la fin de l’adolescence afin de les soustraire et c’est un fait historique, à la dureté de la vie quotidienne dans ces îles, pour les éduquer à la religion certes  mais   essentiellement à compter des années 20 sous l’impulsion de l’administrateur de l’archipel, le Dr Rollin, pour protéger leur virginité qui ordinairement dans les vallées se perdait bien avant le début de la puberté,  sous  la brutalité des hommes d’une société qui avait perdu tous ses repères.

     Abusées, les femmes devenaient infécondes ou ne pouvaient mener à terme leur grossesse et le peuple marquisien allait totalement disparaître. Ce n’est qu’après 1930 que la courbe démographique s’inversera. Les pensionnaires de Sainte-Anne devinrent des mères de familles nombreuses et elles eurent sans l’assistance médicalisée que l’on connaît aujourd’hui beaucoup d’enfants, de huit à quinze voire plus pour certaines. Brel et Madly ont ainsi rencontré lors de leur séjour à Atuona la seconde génération de cette résurrection démographique alors que le renouveau culturel était encore loin d’être amorcé. 

Jacques Brel aux Marquises, un film de Walter Ertvelt & Herwing Deweerdt (extrait 1)

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     Ce film (a lovely Belgian documentary made by Walter Ertvelt & Herwig Deweerdt) a été tourné à Hiva Oa en 1998 mais n’est sorti en salle qu’en 2002 et à la télévision en 2005. Dans cet extrait, Madly Bamy se recueille sur la tombe de Jacques Brel au cimetière du Calvaire et évoque la relation spirituelle qu’elle entretient avec lui depuis sa mort.

     La tombe est restée jusqu’à ces derniers mois, partiellement à l’abri sous une végétation luxuriante, jusqu’à ce que des travaux effectués par les services municipaux, réorganisent cette partie du cimetière pour les cérémonies du trentième anniversaire de la disparition de l’artiste.

     Nous pouvons regretter le bruissement des palmes de cocotiers lorsque la brise venait du large, et plus encore l’absence de pénombre qui dissimulait l’émotion des passants venus à ce rendez-vous solitaire ou collectif avec le poète.

     Nous pouvons regretter comme l’ont regrettée les Marquisiennes qui l’ont connue et beaucoup aimée lors de ses années passées à Atuona, l’absence de Madly ce jour-là auprès d’elles et de lui.

JACQUES BREL, L’ETERNEL ADOLESCENT (Serge LE VAILLANT – Editions Textuel)

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JACQUES BREL,

L’ETERNEL ADOLESCENT

Serge LE VAILLANT

 Parution : 2 octobre 2008

140 reproductions, 192 pages

 

« Durant son passage sur cette Terre, Brel fut chanteur, réalisateur, belge, comédien, auteur, acteur, compositeur, pilote de ligne, pirate, enfant, amoureux, scout, rêveur, père, fils, employé dans la cartonnerie familiale, menteur, chieur, séducteur, conteur, ami, séduisant, beau, ami généreux, ami fidèle, philosophe du pauvre et du riche, dénonciateur rimbaldien du bourgeois étranglé par les chaleurs, frimeur, scénariste, homme debout, honnête, fumeur, fumeur repenti, amateur d »un whisky qui porte ses initiales, admirateur de la vie, chercheur baudelairien de l’infini, philosophe pour beaucoup, grand frère du commun, emmerdeur (avec ou sans Lino Ventura), curieux de tout, pétri de paradoxes, ado éternel…

On ne refera pas l’histoire.

Je me suis amusé à suivre les traces d’un mec génial, pour revisiter cette histoire que vous connaissez déjà puisqu’elle est nôtre de toute éternité ».   Serge Le Vaillant

Dans cet ouvrage richement illustré, Serge Le Vaillant raconte l’histoire de ce personnage infatigable, de sa souffrance physique et intellectuelle indissociable de sa création et qui aurait eu 80 ans en 2009.

  

L’auteur

Serge Le Vaillant est entré à la Maison de la Radio pour intégrer «L’Oreille en coin» du dimanche après-midi. Tour à tour reporter, animateur, chroniqueur, réalisateur et auteur de textes pour les programmes de nuit… Il est aujourd’hui producteur délégué et animateur toujours et encore la nuit de l’émission « sous les étoiles exactement ». Cet oiseau de nuit amoureux de la mer accompagne les auditeurs de France Inter jusqu’aux petits matins.

Ouvrage publié en partenariat avec France Inter  

Editions Textuel – 48 rue Vivienne – 75002 Paris    Mail : presse-editionstextuel@wanadoo.fr