» PARLONS MARQUISIEN  » : le nouveau livre d’Edgar Tetahiotupa

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Ils se nomment Enata, ils habitent des îles, joliment nommées îles Marquises, qui font partie de la Polynésie française.

Le lecteur trouvera dans cet ouvrage d’initiation des éléments historiques, la description de la langue, quelques phrases de conversation courante, les principaux traits culturels ainsi que deux lexiques, français-marquisien et marquisien-français.

La légende de la création des îles Marquises

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Joseph Kaiha nous conte la légende de la Création des iles Marquises (movie flash youtube ou audio en mp3) ; ci-dessous, une autre variante de la légende)

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Le soleil brillait sur la mer

       Les légendes, les histoires appartiennent à ceux qui savent les dire… Et aussi à ceux qui savent rêver en les écoutant. Alors, accompagné du fond sonore des tambours qui, au loin, rythmaient les chants de la koika enana ressuscitée (autrefois la grande fête marquisienne, à caractère d’ostentation, sur une place publique à gradins aménagée spécialement et appelée tohua koika), dans le murmure du ressac de la plage proche, sous la voûte dorée des myriades de constellations qui font la magie de la nuit des îles, René Haiti Uki entreprit de conter sa version de la création du Fenua Enata, la Terre des Hommes, connue en Occident sous le nom d’îles Marquises… 

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Eia i na po omua E pohue a’a Oatea me ta ia vehine o Atanua

Il y a longtemps, longtemps, le soleil brillait sur la mer,

mais dans la mer il n’y avait pas d’île.

 

Vivaient en ce temps-là Oatea et sa femme Atanua .

Ils n’avaient pas de maison.

Puisqu’il n’y avait pas d’île

Pour construire les maisons.

 

Alors Atanua dit à son mari :

« On ne peut pas bien vivre sans maison. »

Oatea ne répondit pas.

Il pensait :

 « Comment vais-je faire pour construire une maison ? »

Oatea invoqua les dieux, ses ancêtres.

 

 Un soir, il dit à Atanua :

 « Cette nuit, je vais construire notre maison.

Maintenant je sais comment faire. »

 

II faisait nuit.

La voix d’Oatea s’entendait seule dans le noir.

 

Il dansait et chantait :

Aka-Oa e, Aka-Poto e, Aka-Nui e, Akaïti e, Aka-Pito e, Aka-Hana e, Haka-Tu te Hae.

 

L’invocation finie, le travail commença.

 L’emplacement fut choisi : dans le milieu de l’Océan.

 

Deux piliers furent dressés : Ua Pou.

 

Une longue poutre fut placée sur les deux piliers :

Hiva Oa.

 

Alors il fallut assembler les piliers, la poutre.

 Le toit devant et le toit en arrière, Te ka’ava ao, te ka’ava tua.

C’est Nuku-Hiva.

 

La maison est couverte de feuilles de cocotiers tressées, Fatu.

 

La maison était grande.

Il fallait neuf feuilles de cocotier tressées

Pour la couvrir dans sa longueur :

O Fatuiva.

 

C’est long le travail de tresser les feuilles de cocotier.

Et de faire de la corde avec de la bourre de coco.

Le temps passe, il passe vite.

Oatea travaille, travaille sans arrêt.

 

Soudain Atanua crie à son mari :

« La lumière du jour commence à éclairer l’horizon du ciel. »

O Tahuata.

 

« Moho l’oiseau du matin chante déjà »

 Mohotani.

 

Oatea sans s’arrêter répond :

« Je finis. Il me reste à creuser un trou

Pour y mettre tout le surplus de feuilles

Et de bourre de coco » :

O Ua Huka.

 

Alors le soleil se lève et illumine l’Océan.

Voici la maison construite par Oatea.

 

Atanua sa femme s’écrie :

Ei, ei, ei, ua ao, ua ao, O Eiao.

Ua Pou,

Hiva Oa,

 Nuku Hiva,

Fatu Hiva,

Mohotani,

Tahuata,

 Ua Huka

et Eiao,

 

 voici donc les îles ruisselantes de lumière dans le soleil levant.

                                                                                                Texte de Jean-Louis Candelot

Te pua kāùpe

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TE PUA KĀÙPE

Kekaa māoi te pua kāùpe

Mei to he vao mai i no he puaina

O tēnei tau kui tuehine

Kāièia e ta àtou tau ahana

 

Auē te kekaa o tēnā pua

Puàha nei i te māhina no Avea

Tihe i te māhina no Ūaòa

Hinenaòia e te puke hoa

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   Classe de 6è,  Atuona, Hiva Oa

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TE PUA KĀÙPE

E ùmihi nei

Au ia òe

Te pua kāùpe

I hea to noho

 

Ua tani te èo

Mei ùna mai

Eia au nei

I Vaiàni e

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CE1 no Puamau – HIVA OA

Concours d’écriture de l’Académie marquisienne 2002