Festival des Arts & Cultures du 17 au 20 Décembre 2007 à UA-POU, Marquises

Cette 7ème édition du MATAVAA O TE HENUA ENANA aura pour thème les TUHUKA : les maîtres, les savants, les techniciens, les spécialistes qui possèdent les savoirs, les savoir faire des temps anciens. Le Festival des îles Marquises est désormais un événement incontournable pour la transmission des savoirs hérités des Tupuna, les ancêtres, eux-mêmes descendants des prestigieux navigateurs qui peuplèrent les îles du grand triangle polynésien dans l’Océan Pacifique Sud.

A chaque édition, il incite les Marquisiens à puiser dans la tradition dont les derniers Tuhuka encore vivants restent les témoins pour transmettre la langue et la culture qui ont survécu à tous les périls qui les ont menacées et que les Tuhuka ont failli emmener avec eux, dans le grand océan, quand ils furent terrassés par mille maux inconnus. La mort planait alors sur HENUA ENANA, Terre des Hommes. Mais certains furent sauvés et purent maintenir leurs savoirs.

Selon les mythologies et les légendes, les travaux des chercheurs, chaque TUHUKA possède des dieux tutélaires. Par exemple les dieux des TUHUKA HEE TAI, les maîtres navigateurs, sont TEAHUMOANA, dieu principal de la mer, MOETAI dont le nom signifie « Couché à la mer » est le dieu des navigateurs au loin. Les incantations, les chants et danses, l’art culinaire, le tatouage, les objets sculptés, les outils servant à naviguer (pagaies, écopes, voiles, pirogues, balanciers…) sont dédiés aux dieux pour obtenir leur protection.

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Des intervenants, défenseurs de la culture marquisienne, spécialistes éminents à l’échelon local, régional ou international sont invités à démontrer et à transmettre les savoirs culturels. Les ateliers seront conduits par des jeunes sous la responsabilité des TUHUKA avec pour objectif d’encourager l’échange, le partage, et de créer des initiatives nouvelles.

Dix ateliers de « TE TUHUKA » sont proposés : 1-Tradipraticiens et masseurs traditionnels. 2-Maquettes de pirogues traditionnelles spécifiques à chaque île et région : pirogues de pêche, pirogues de guerre, pirogues transocéaniques. 3- Tatouage : dessins & motifs de tatouage. 4- Sculpture : sur bois, pierre, os et autres matières. 5- Senteur : « Kekaa », plantes odoriférantes, couronnes. 6- Tressage : pandanus, palmes de cocotiers, fibres végétales. 7- Art Culinaire : techniques de conservation des aliments pour les voyages au long cours, les plantes, les tubercules : taro, « Kumara », igname. 8- Pêche : le matériel & techniques de pêche traditionnelle. 9- Danses et chants, rituels, mythes et légendes. 10- Confection d’armes traditionnelles : casse-tête : ùù, javelot : Taa keo, fronde : maka .

Plus de 1800 participants venus des six îles Marquises, des autres archipels de Polynésie Française, des délégations de Nouvelle Zélande, Hawaï, île de Pâque, Wallis et Futuna, de Nouvelle Calédonie et même de Métropole se rejoindront pour ces quatre journées culturelles.

La légende de Makaia’anui

Jadis, à Hakamo’ui, il y avait un chef doué de beaucoup de mana qui s’appelait Paetini. Ce chef avait des oiseaux. Quand il appelait ses oiseaux auprès de lui, les oiseaux venaient. Quand il envoyait ses oiseaux chercher de l’eau, ils allaient chercher une coupe, pleine d’eau et la rapportaient auprès du chef. Toutes les missions qu’il leur donnait, les oiseaux les accomplissaient toujours. Voici une autre chose prodigieuse due au mana de Paetini. Les têtes de cochons où les fougères avaient poussé, que l’on avait jetées depuis longtemps dans les broussailles et dont on avait depuis longtemps fini de manger la chair, eh bien, il envoyait ses gens chercher ces têtes de cochon. A leur retour, il prononçait des formules sur ces têtes où les fougères avaient poussé puis disait à ses gens : « Allumez le four ». Lorsqu’il était brûlant, on retirait les pierres, puis on mettait ces têtes de cochon dans le four et on le couvrait. Ceci fait, il prononçait encore les formules au-dessus du four. Après les formules, il disait à ses gens : « Filtrez le kava qui accompagnera le cochon cuit au four ». Ceci fait, le chef disait à ses gens : « Ouvrez le four pour voir ». Ses gens ouvraient le four. Tout en l’ouvrant, ils murmuraient entre eux : « Ce sera bien extraordinaire, si à partir de ces os on obtient un véritable cochon ! » Sitôt le four ouvert, on trouvait vraiment un véritable cochon avec toute sa graisse. La population se pâmait d’admiration devant le mana de ce chef Paetini. La renommée de ce chef se répandit en tous lieux. Un jour Akau’i entendit parler du mana de Paetini. Akau’i était un chef de Hiva’oa, de la vallée de Hanapa’aoa. Akau’i questionna minutieusement ses gens pour savoir si ce qu’il avait entendu dire du mana de ce chef Paetini était vrai : « Envoie-t-il ses oiseaux lui chercher des choses, ses oiseaux y vont. De même lorsqu’il fait cuire au four des têtes de cochon sans chair, il obtient un cochon ». « – Oui, nous avons entendu dire que Paetini, ce chef de Ua Pou avait beaucoup de mana » répondit la population. « – Je vais aller voir son man », dit Akau’i. « Je vais aller à Ua Pou, chez Paetini, voir son mana dont nous avons entendu parler ». I1 alla, alla, alla… et arriva chez Paetini à Hakamo’ui. On lui demanda les nouvelles. « Me voici chez toi, chef, mon ami. Je viens voir ton mana, l’ami ». Paetini lui sourit : « – C’est cela que tu me demandes. Le bruit s’est répandu qu’il suffisait d’une seule parole de moi aux oiseaux : « allez chercher cette chose » pour que mes oiseaux aillent la chercher, sans désobéir à ma voix. Mais ce n’est pas maintenant qu’il te faut voir mon mana, demain. Prends une nuit de sommeil pour te délasser de la fatigue de la traversée. Va prendre un bain d’eau douce, mon ami, il y a là, la grande piscine de Teti’a’oe’etu. Après le bain, tu t’oindras d’huile. Demain j ‘accomplirai mes actions mana devant toi. Prends une nuit de sommeil ». Les coqs chantèrent, les oiseaux chantèrent : ils étaient allés où il y a des bonites. Ce fut le point du jour. Akau’i se retourna. I1 adressa la parole à Paetini : « Hé, l’ami, ton pays est bruyant » « – C’est ainsi qu’est mon pays » répondit Paetini. « – Ce sont des oiseaux qui chantent. Mes oiseaux sont partis où il y a des bonites, au beau milieu de l’océan ». A l’aube, le chant du coq s’éleva de toutes parts. Akau’i dit à Paetini : « A quelle heure, ami, commencerons-nous notre travail ? » « – Tout à l’heure » répondit Paetini, « quand nous verrons le soleil apparaître au-dessus de Poumakio, nous commencerons ». Le temps passa, passa… Le soleil apparut, Paetini dit à Akau’i : « Hé, ami, c’est le moment de faire ce que nous avons à faire : le soleil brille ». Akau’i répondit : « Hé, l’ami, qu’allons-nous faire d’abord ? » « – Nous commencerons par les oiseaux » répondit Paetini. « Je vais envoyer mes oiseaux chercher de l’eau à la rivière et des plantes pour couvrir le four pour notre cochon ». Paetini appela les oiseaux, espèce par espèce. Les oiseaux arrivèrent devant les deux chefs, chaque espèce d’oiseaux. I1 dit à ces oiseaux : « Allez chercher de l’eau à, la rivière avec des coupes ». Il eut beau les envoyer, les oiseaux n’y allèrent pas. Ils restèrent immobiles. I1 envoya d’autres oiseaux chercher des plantes pour couvrir le four. Les oiseaux n’y allèrent pas. Paetini dit à Akau’i : « Je suis étonné de voir ces oiseaux qui restent rassemblés. Lorsque je les envoyais faire quelque chose, une parole suffisait, ils y allaient, et maintenant, ils n’y vont pas ! » Paetini eut beau se fâcher contre les oiseaux, rien à faire pour qu’ils y aillent, les oiseaux se contentaient de balancer le col. « Que se passe-t-il ? » dit Akau’i. « Les oiseaux ont faim, ils n’ont rien mangé ». « Peut-être » répondit Paetini. « Cependant, aujourd’hui, pour la première fois, mes oiseaux ont changé. D’habitude, une seule parole me suffisait à les envoyer, ils allaient. Maintenant, c’est tout à fait changé. Quelle peut bien être la raison ? Tans pis, occupons-nous du four pour cuire le cochon ». « Comment cela se passe-t-il pour le four à cochon, l’ami ? » demanda Akau’i. « – Oui » dit Paetini « tu vas le voir tout l’heure ». Le soleil était haut. Paetini dit à ses gens : « Allumez le four, allez chercher les têtes de cochons où ont poussé les fougères et transportez-les ici ». Les gens de Paetini arrivèrent avec les têtes de cochons où avaient poussé les fougères. Paetini prononça des formules au-dessus des têtes de cochons. Puis il dit à ses gens : « Retirez les pierres du four ». Ceci fait, il leur dit : « Mettez toutes ces têtes de cochons dans le four ». On recouvrit le four. Quand il fut couvert et que tout eut disparu, il prononça encore des formules dessus. Akau’i ne cessait pas d’observer ce que faisait Paetini. Après les formules, ce dernier dit : « Filtrez le kava pour l’étranger ». Les femmes filtrèrent le kava. Quand ce fut fait, Paetini dit à Akau’i : « Buvons le kava ami, en attendant nos paquets de nourriture, ce sera bientôt cuit ». Ils burent alors des coupes de kava. Quelque temps après, Paetinkdit : « C’est le moment maintenant de retirer nos paquets du four. Retirez les paquets du four » dit Paetini à ses gens. On ouvrit le four. Lorsque ce fut fait, les têtes de cochons étaient restées telles quelles, sans chair ! Akau’i dit alors : « Tu disais avoir du mana ! Qui donc pourrait faire que des têtes de cochons où les fougères sont poussées retrouvent de la chair une fois cuites au four ! » « – Comment se fait-il que mon mana ait changé ? » dit Paetini. « C’est vraiment la première fois, c’est depuis que tu es arrivé. Autrefois, lorsque j’accomplissais mes exploits, les oiseaux rapportaient ce que je les envoyais chercher, même chose pour les têtes de cochons ; lorsqu’on les faisait cuire au four, peu importe que les fougères y aient poussé, on obtenait vraiment un cochon. Pour la première fois, depuis que tu es arrivé, je n’y comprends plus rien ! » « Tu disais-tu avoir du mana » dit Akau’i : « C’est moi qui vais te faire voir un véritable cochon, ce sera autre chose que le tien ! » « Ou vas-tu trouver ton cochon » répartit Paetini ? « I1 se trouve dans mon pays à Hanapa’aoa, je vais appeler notre cochon pour accompagner le Kava » dit Akau’i. « – Comment ce cochon pourrait-il venir ici depuis Hiva Oa ? I1 y a un large bras de mer, le grand océan nous sépare ». « – Laisse-moi l’appeler » répondit Akau’ i, « il viendra. Quant à toi, envoie tes gens creuser un four de sept brasses de long, car mon cochon est long de sept brasses, et de trois brasses de large ». « – Qu’est-ce c’est que ce cochon de sept brasses ? » dit Paetini ! « -Tu verras tout à l’heure quand il arrivera » dit Akau’i, « vous, préparez le four, moi, je vais l’appeler ». Akau’i appela : « Hé, Makaia’anui. viens ici ». Pendant qu’ Akau’i appelait, Paetini se tirait la paupière, en disant : « Continue, que j’apprenne cette chanson ». Akau’i lança un appel, Paetini se tira la paupière, Makaia’anui se retourna, i1 voulait bien s’orienter vers l’appel d’Akau’i. Akau’i lança un appel, Paetini se tira la paupière, Makaia’anui se retourna. Dès le premier appel peut-être, Makaia’anui avait entendu. Il leva le groin en 1’air. Il cherchait d’où venait la voix.

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Au deuxième appel, il se mit debout. Il tendit l’oreille vers Fatuiva, vers Tahuata, pas d’appel de ce côté-là. ; vers Ua Huka, vers Nuku Hiva, même chose encore. Alors Makaia’anui tourna ses oreilles vers ici, vers Ua Pou. Akau’i l’appela encore : « Hé, Makaia’anui, viens ici ! » Makaia’anui partit à toutes jambes. Arrivé au rivage de Hanapa’aoa, il écouta encore la voix qui l’appelait. Bien sûr les gens qui gardaient Makaia’anui essayaient de l’attraper, pas moyen d’y parvenir. Au quatrième appel, Makaia’anui partit à toutes jambes. I1 nagea dans la mer. I1 nagea, nagea…, il aborda au rivage de Pa’aumea. Là où il aborda à terre, il y avait un rocher qui s’appelait le rocher tapu. Makaia’anui souleva le rocher qui se fendit, ainsi Makaia’anui se fit un passage pour monter vers l’intérieur. De là vient le nom de ce passage dans l’es rochers : la Dent de Makaia’anui. Pendant que montait Makaia’anui, les bonites tombaient de son dos, les bonites qui s’étaient prises dans les poils de Makaia’anui. Jusqu’au col Teavaihatona, les bonites tombèrent de son dos. Les bonites qui s’étaient emmêlées dans ses poils. C’est pour cela que les gens d’autrefois fixaient des poils de cochon à leurs leurres pour la bonite, c’est qu’ils se souvenaient des bonites qui s’étaient prises jadis dans les poils de Makaia’anui. Makaia’anui monta. monta.. Les gens de Pa’aumea l’observaient en poussant bien sûr des exclamations et en disant : « Quel prodigieux cochon ! Qu’il est gros le cochon qui est en train de monter » I1 arriva en haut au col appelé Teavaite’aki. Quand Makaia’anui arriva au col, il était trop gros pour passer. Makaia’anui fit donc levier dans le col de Teavaite’aki, il s’ouvrit, son groin apparut du coté de Hakamo’ui. I1 descendit, il descendit et arriva au rivage de Hakamo’ui sur la place de réunion de ki’iki’ipukea. Les gens furent cloues par la stupéfaction en regardant ce cochon prodigieux. Qu’arrivait-il à Paetini ? I1 avait honte de voir déchoir son mana devant Akau’i. Longtemps, long temps dura la stupéfaction des gens devant Makaia’anui. On entendit la voix d’Akau’i : « Hé Makaia’anui, meurs ! » « Hum » fit Makaia’anui. On attacha alors Makaia’anui par le groin avec l’étoffe de mûrier, et Makaia’anui mourut. On le fit cuire dans le four de Ki’iki’upukea. Akau’i dit alors à Paetini : « Voici, l’ami, un véritable cochon. Il n’est pas comme le tien, ces têtes de cochons où ont poussé les fougères, dont on obtient de nouveau des cochons quand on les met au four ! » Quand Makaia’anui fut cuit,la population toute entière en mangea sans arriver à le finir. Des années et des années plus tard, il restait de la graisse sur les pierres. Lorsqu’elles sont brûlantes sous l’effet du soleil, la graisse suinte sur les pierres. Voici ce que j ‘ai entendu de la bouche des vieux. I1 y a peut-être une version plus authentique de la légende de Makaia’anui. Quant à moi, je n’ai fait que l’entendre de la bouche des gens lorsqu’ils la racontaient. I1 y a peut-être dans les livres de vieilles légendes, la véritable version de cette légende de Makaia’anui. André Teikitutoua et H. Lavondès Ua Pou “Iles Marquises” Extrait du Bulletin de la Société des Etudes Océanniennes N° 151, 1965

Discovering the Marquesas Islands with Uschi Ringleb, Ua Pou

August 24, 2005 Nothing prepares you for the breathtaking sight of this Marquesan Island. You can read about it, look at photos, see a documentary, listen to Jaques Brel’s famous song, or dream to the music of Rataro, native of this island ; when your eyes see it first, you will be breathless. In the early morning, shortly after sunrise, the Aranui approached the cliffs and rocky shores of this high island. Low clouds still hugged the top of spires and peaks, shooting like pillars into the sky. What magnificent and unique landscape. Fascinated I watched from the ship as we slowly approached the little harbor of HAKAHAU, situated in a little bay which lies sheltered from the otherwise uninterrupted waves. There are no reefs around the Marquesas, due to the cooler Humbolt Current, which does not allow for corals to grow. During breakfast the ship was secured with ropes to the pier and the gangway was lowered. And for the first time I engines stopped ! This morning, I had a calculated breakfast, if you so will. Not too much coffee, no pommelo slices, no plate full of juicy papaya splashed with lime juice as usual, because who knows where the next restroom was on this island. This was first drop-off stop for a package of New York photos to Toti, (one of the friends I had met in New York ) president of the Academy Marquisienne. Several pretty ladies in beautiful dresses sat by the entrance of our restaurant when I wanted to leave. And since they had come aboard already, I asked if anyone knew where Toti was to be found (as he had told me: just ask anyone ). The pretty lady told me : » I’m his wife », and happily I handed my package over to her. We talked a bit of what was going on and that she would be singing and playing the drum during the welcome ceremony, shortly before lunch time at the PaePae, a ceremonial platform of big stones. We were free until that time, but courageous ones could climb up to a cross, situated on top of a hill, overlooking the bay. I looked at the cross above us. A 40 min. walk , we were told. So I climbed down the gangway and with my backpack loaded with water bottle, camera and whatever else it was that added weight, I followed the slowest people up the street and turning off to the left onto a path that would lead you up to the look-out point. It was getting hotter by the minute. The path wound its way like serpentines around the mountain, stretching the distance longer and longer. I started to crave the first swallow of water just around the next bend. I couldn’t see the cross above me because of the shrubs and trees on either side of the narrow road. I fell behind talking all the time with people. And eventually I thought it was only me and one gentleman that were trying to hang in there, everyone in front of us out of sight. I didn’t contemplate that there were those marathon runners on the boat. I just knew one thing : I must get up there, even if I don’t come back in time for lunch ! And those that didn’t dare to do the climb were anyways still down in the village. Having a cool Hinano, perhaps ! Bend after bend opened the road to yet another long stretch of slowly rising path. The man with me stopped talking, so did I, instead we just rested once in a while under a tree that throw a little shadow, I let him drink from my bottle, and again we continued on our slow climb. Where was the cross ? Sweat dripped down my forehead. My heart started to pound, my lungs seemed to be shocked by the hot air ! But : eventually we made it to an open area with a fantastic look out over the bay and into the higher mountains of the interior, which now were cloudless , clear and magnificent; a rare sight as we were told. The cross was still above us ! But the gentleman shook his head. People were coming down and I went up alone, asking for someone to remain on the open area, just to make sure I wouldn’t remain up and under the cross by myself. I prayed those last 50 meters of steep climbing. I could hear the blood rush in my ears and there was a strange sensation in my chest. But, step by step I made the summit, set my camera on self timer at the base of the cross and pressed the button! I did it! The reward was spectacular. I rested for a while and felt sorry for the man, having come that far and not getting here. But that he perhaps was much wiser than me, dawned on me later. The walk down was just as tough. The heat still hadn’t reached its maximum by now ? Like a tired donkey I automatically set one foot in front of one wobbly foot. My left heel started to act up. And mercifully I finally dropped to my place in the shade at the PaePae to watch the unbelievable performance of Marquesan Haka dances, Bird Dance, singing and drumming, performed for us by those beautiful people during the « Mave » welcome ceremony. UA POU, I’m in love with you and your people, your songs, your mountains and scents ! And like a lover, it got me that exhausted too, on my first encounter !

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After this powerful, and for me very emotional « Mave « (= welcome Marquesan style) at the Paepae in Hakehau, Island of Ua Pou, in front of a magnificent mountain back-drop, dancers and musicians mingled with the tourists for a while, exchanging more welcome words or those of gratitude and taking photos. I talked with the beautiful lady from the boat, who had been singing and hitting the rhythm on the huge drum, and then was busy making some new little friends : children just need an assuring, friendly word, some sugarless chewing gum, get to see their photo in a digital camera, and the exchange of our names and they cling to me. I emptied all my pockets of the coin-money.

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But by then all Aranui tourists were thinking of Hinanos, food and a restroom, not necessary in that order. I saw Mr. Australia and brother « Rainman » : « Wonderful day, isn’t it? » strolling out of one alley, direction « Tata Rosalie’s  » restaurant. I followed the good smell in the air and arrived at Rosalie’s. Most people had found seats already and tables filled with glasses and bottles. It was a hot day and I sat down on the first single chair I could find, at the table with New Zealanders. They filled my glass before I ordered. There was a big Polynesian buffet spread out for the hungry tourists. I drank 2 Hinanos and plenty of water just to make up for the lost liquid. From the buffet table I chose a little bit of my favorites, sea food always on top of my list ; but I love banana po’e with coconut milk as well. With full bellies and in slow motion all arrived back on board by 2pm, and the Aranui 3 ‘s ropes were pulled in to sail to Hakahetau, another bay of Ua Pou. After a cool shower in a shower stall where you can’t fall down, (don’t drop your soap either) I just went on deck to observe the island’s shore-line passing in front of me. Rocks, caves and slopes, the little airport’s runway, built like a ski-slope ramp in the Alpes, took our interest. Then the beautiful bay of Hakahetau.

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From the crane’s ropes the whaleboats were lowered into the ocean, 3 sailors already aboard ! By now we felt like pros, getting up and down this narrow gangway to the heaving sea-level. Some even got carried away, going barefoot or in flip flops. The rocks to either side of this bay were most amazing. I thought I could make out faces in the steep washed-out walls. Who’s hand had been carving here ? And God’s spires crown this bay like one gigantic mountain cathedral ! I’m at a loss for words ! I tried to capture it as good I could and regret very much, that it all went by so fast. I walked through the little village, refusing to climb to any further look-out point of an old copra drying place. I found a telephone booth instead, made some quick phone calls to surprised friends in different countries, then I visited the church with it’s wooden sculptures. Artisans, in their little place, waited for the Aranui tourists and I bought a black & red seed necklace, 2 seed bracelets and a flower stone, a dark stone that is sprinkled with little orange-brown stars , resembling flowers. I ventured by myself over the bridge of an almost dried out riverbed, saw a huge pig in the bushes, went past the road to the right and came to a place high above the river, finding a perfect spot between some trees to take a picture of the Aranui out there in the bay, a little mirror like lake in front. I got closer to the banks of the river. The best spot for a picture would be just a little step forward. There were 2 big rocks in front of me. I stepped onto the first one. What a sight. But more perfect would be if I stepped onto the second rock. It was about 3 feet away, I didn’t pay attention to the gap in between. Well, one foot out would be enough, I thought and planted my right foot onto the farthest rock. My weight shifted now to the « in between ». I set my camera. I didn’t want to mess up this pic. When I was satisfied I wanted to step back and be happy. But I was standing, legs almost 3 feet apart above a gap that didn’t look so good. My backpack all of a sudden bothered me. I threw it to the ground I thought I could so easily reach again. I’m stuck, it went through my head. How do I shift my weight and jump onto this one rock on my left side, then reach the safe embankment ?I tried to rotate my body to the left. Just one chance, my friend, and you can’t mess it up. The ship won’t wait after the third blast of its horn. The pig will find me in the river ! That did it! I jumped, rotating with all the effort I could muster. How lucky I was ! What kind of silly stones ! Why was this so difficult? I collected my back pack and found my way back through the village. The pig was still there, munching away and not interested in me . Near the pier I sat exhausted on a pole, quenching my thirst with the water of a cool coconut. It was all a bit overwhelming for me until I was lifted into the whaleboat by one of the friendly strong Marquesan sailors . As we arrived on the side of my ship, I waited for the « ok » signal of the sailor on the 2×2 ‘ platform , then stepped through the air to be guided onto same and safely gripping the railing, I climbed up to the boat. Ahhhhhhhhhh, UA POU ! No picture was taken this evening, the girls in the Aranui Restaurant didn’t have to bring out the boom box to remind our table of the time. I vaguely remember downloading my photos, taking a book under the light behind the curtain of my bunk bed. The little lamp was still on by morning. I had fallen asleep right away.

Origine des phonolites exceptionnellement abondantes de l’île de Ua Pou

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FUSION PARTIELLE DE PRÉCURSEURS MAFIQUES SUIVIE DE LA CONTAMINATION CRUSTALE

L’île de Ua Pou fait exception en Polynésie française puisque 60% de sa surface est recouverte de phonolites. Son échantillonnage détaillé, constitué essentiellement de laves sous-saturées en silice, montre une répartition bimodale basanites-phonolites très nette et pose le problème de la lacune de Daly mise en évidence par l’absence des phonotéphrites. Les données pétro-géochimiques (minéralogie, géochimie élémentaire et isotopique) et les datations K-Ar sur mésostase séparée permettent de discuter l’histoire pétrogénétique complexe de Ua Pou. La mise en place des basanites, téphrites, téphriphonolites et phonolites se fait de façon synchrone tout au long de l’histoire du volcan (de 2,9 à 2,4 Ma). La modélisation de la fusion partielle de roches mafiques, piégées dans le substratum du volcan à faible ou moyenne profondeur et de composition équivalente à celle des basanites émises en surface, indique qu’un taux de fusion partielle de 10% permet la formation de liquides téphriphonolitiques en laissant un résidu riche en amphibole. Ces liquides peuvent évoluer par cristallisation fractionnée en système clos pour former des liquides phonolitiques A, lesquels peuvent subir une contamination par l’eau de mer formant des phonolites B. Alors que la production des basanites, des téphriphonolites et des phonolites A et B se poursuit de façon synchrone, un processus fonctionnant en système ouvert apparaît entre 2,6 et 2,4 Ma. Il aboutit à la formation de téphriphonolites et de phonolites C par assimilation d’un matériel de type syénite néphélinique, connu sous forme d’enclaves dans les laves de Ua Pou. La prédominance des phonolites de Ua Pou reflète leur origine par fusion partielle de précurseurs mafiques suivie de contamination crustale et met en évidence l’existence de fortes interactions entre le panache marquisien et la lithosphère océanique Pacifique.

C. Legendre (1), R.C. Maury (1), M. Caroff (1), H. Guillou (2), J. Cotten (1), C. Chauvel (3), C. Hémond (1), G. Guille (4), S. Blais (5) (1) Institut Universitaire Européen de la Mer, Université de Bretagne Occidentale, Brest, (2) Laboratoires des Sciences du Climat et de l’Environnement, CEA-CNRS, Gif s/ Yvette, (3) Laboratoire de Géologie des Chaînes Alpines, CNRS, Grenoble, (4) Laboratoire de Géophysique, CEA, Bruyères le Châtel, (5) Laboratoire de Pétrologie Cristalline, Université de Rennes 1 (clegend@sdt.univ-brest.fr/fax : 02 98 01 66 20)

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