Marquises : « Mers du Sud, Jessie Aline Bee » au Musée Henri-Martin à Cahors ( 22 octobre • 24 décembre 2010)

jessie_bee.1285180706.jpg      Palette de Jessie Bee –  Esquisse à l’encre  – Collection Jean-Charles Blanc

 

 

Née en 1896 en Nouvelle-Zélande, à la suite d’une rencontre amoureuse que fit Paul Gauguin au cours d’une escale à Auckland en août 1895, Jessie Bee disparut en 1942.

Elle vécut une vie d’aventures entre New-York, Paris et Berlin et voyagea un temps dans les mers du Sud. Au cours de ses escales, précédéepar sa réputation, elle fut l’amie et parfois l’égérie d’artistes et écrivains tels Duchamp, Man Ray, Maugham, Murnau, Picabia, Breton, Matisse, Elshemius et d’autres encore…

Sans l’œil averti de Jean-Charles Blanc, les œuvres de Jessica Aline Bee -alias Jessie Bee seraient restées cachées ou du moins réservées à un petit nombre de privilégiés. En effet, l’artiste préféra renoncer un temps à sa « carrière » pour faire connaître dans les musées, les centres d’art et les galeries du monde entier, l’étrange découverte qu’il fit lors d’un voyage aux îles Marquises. C’est cette collection composée de planches archéologiques, croquis, planches photographiques, peintures, livres que Jean-Charles Blanc présentera aux côtés de ses propres objets pour la première fois aux visiteurs du musée.

 

 

Musée de Cahors Henri-Martin

792, rue Emile-Zola – 46000 Cahors

Tél. 05 65 20 88 66

musee@mairie-cahors.fr

Service éducatif : Tél. 05 65 20 88 68

Ouverture tous les jours de 11h à 18h (sauf mardi)

Dimanches et jours fériés de 14h à 18h, fermé le 1er mai

http://www.mairie-cahors.fr/musee

Source : Mairie de Cahors

brochure-romantiques-voyageurs.1285180976.pdf

l_affaire-jessie-bee.1293752268.avi

MARQUISES : L’archéologue Michel Charleux veut inscrire Eiao au patrimoine mondial de l’UNESCO (copyright Michel Charleux & Tahitipresse)

eiao_map.1289653419.jpg

A peine revenu d’une première longue mission de 50 jours sur l’île déserte de Eiao (Marquises nord), l’archéologue Michel Charleux s’apprête à y retourner pour poursuivre ses recherches sur la vie des anciens Marquisiens de « l’île-carrière ». Par ailleurs , il envisage de demander l’inscription de cette île qui recèle un véritable trésor archéologique au patrimoine mondial de l’UNESCO.

1_eiao-archeo-m-charleux.1289653512.jpg

Placée sous l’égide du CIRAP (et financée via l’Université de Polynésie française dans le cadre d’un Contrat de Projet Etat-Pays), cette première expédition – car il s’agissait bien d’une expédition à laquelle les Forces Armées en Polynésie Française ont apporté une aide déterminante avec les bâtiments Le Prairial et La Railleuse – a été par conséquent particulièrement fructueuse.

 7-eiao-archeo-michel_charleux.1289653592.jpg

Cette expédition a permis de recueillir des données inédites et la découverte de 8 sites nouveaux dont certains avec des dalles de ke’etu rouge. Trois de ces sites couvrent entre 700 et 1000 m² et l’un d’entre eux est un paepae de plus de 70m de long, limité sur toute sa façade par de très gros blocs basaltiques soigneusement alignés.

3-photo-archeo-eiao-michel-charleux.1289653689.jpg

La véritable carrière était ailleurs

Cachés au fond d’une petite vallée par une végétation difficilement pénétrable, ces sites remarquables avaient échappé aux précédentes investigations. Plusieurs ont leur surface recouverte d’une couche d’éclats de basalte épaisse par endroit de plusieurs décimètres, témoin d’une activité ancienne importante.

Devant de tels sites, l’archéologue a décidé de modifier son programme initial pour concentrer ses recherches sur la grande vallée baptisée pour la circonstance Hanataaitoki du fait que la toponymie de l’île a été en grande partie oubliée.

5-eiao-archeo_michel_charleux.1289653756.jpg

Cette vallée est de toute première importance puisque c’est l’un des lieux probables, sinon le lieu principal, de l’extraction du basalte à grain fin qui a valu à Eiao de devenir un véritable centre de production d’herminettes et autres outils lithiques.

C’est dans cette vallée que Barry Rolett a découvert ce qu’il a pensé être la grande carrière de Eiao. Il semble pourtant que la véritable carrière soit ailleurs, à proximité, mais malgré de nouvelles recherches et des indices forts, elle reste à localiser avec précision.

6-eiao-archeo-michel_charleux.1289653808.jpg

Mais cette vallée n’est pas seulement un lieu d’extraction. C’est aussi un lieu de production d’outillage lithique comme l’attestent dans cette vallée et sur les crêtes qui la limitent, plusieurs dizaines d’ateliers, certains très vastes, et surtout, dans le thalweg, une incroyable accumulation d’éclats, absolument phénoménale, de plus de 2 m d’épaisseur, dont le volume pourrait avoisiner plusieurs centaines de mètres-cubes. Le témoin de la fabrication de plusieurs dizaines de milliers d’herminettes et autres outils!

9-eiao-archeo-michel_charleux.1289653861.jpg

Une nouvelle mission s’impose

Comment aurait-il été possible de poursuivre le programme initial et d’ignorer ces sites ? Après défrichage et un nettoyage fin, il a fallu en faire les relevés, tracer les plans, effectuer la couverture photographique.

Michel Charleux affiche une certaine satisfaction à son retour de la première mission. Une satisfaction toutefois teintée d’amertume avec le sentiment que son programme de recherches avait été partiellement amputé, il a décidé de monter une nouvelle mission.

La subvention du Ministère de la Culture obtenue par le biais du Service de la Culture et du Patrimoine qui, de nouveau a accepté d’apporter une aide très importante, est arrivée fort à propos, même si aujourd’hui elle se révèle finalement insuffisante par rapports aux frais qu’une telle expédition entraîne.

La seconde mission sera plus courte, puisqu’il ne séjournera que 30 jours sur Eiao du 24 septembre au 24 octobre, avec une petite équipe de Marquisiens de Nuku Hiva.

 eiao-archeo-m-charleux.1289654674.jpg

Comme à Koh-Lanta

Cette fois, il n’y aura pas l’hélicoptère de la Marine Nationale pour monter tout le matériel au camp qui sera installé dans le haut de la vallée à proximité immédiate des sites, donc encore plus éloigné du lieu de débarquement! Il faudra donc tout monter à dos d’homme depuis la baie de Vaituha jusqu’au camp situé vers 500m d’altitude : au moins cinq à six heures de marche avec de lourdes charges.

Même en limitant matériel et nourriture, même en sachant qu’un précieux stock d’eau avait été laissé à la fin de la première mission, ce deuxième séjour s’annonce beaucoup plus difficile…tenant plus de Koh lanta que d’un séjour à Bora Bora !

Ainsi, en l’absence de source en altitude, pas question de douche ! Un verre d’eau pour le lavage des dents et il faudra se contenter de lingettes durant 30 jours. Tous ces sacrifices sans même l’espoir de gagner un prix comme dans la célèbre émission télévisée !

Juste pour pénétrer davantage la vie des anciens Marquisiens et mieux connaître ce passé d’une exceptionnelle richesse. L’étude de plusieurs milliers d’éclats de taille est également programmée au retour. De quoi s’occuper durant de très longs mois….

8-eiao_michel_charleux.1289653935.jpg

Aujourd’hui inhabitée, l’île abritait autrefois une centaine de personnes

Si on savait depuis longtemps déjà que Eiao avait été un grand centre de fabrication d’outillage lithique, certains évoquaient une population résidant temporairement sur l’île, le temps de façonner quelques herminettes…

Quand il considère le nombre et l’importance des différents sites recensés dans la vallée Hanataaitoki et sur toute l’île, Michel Charleux est persuadé que cette petite île, aujourd’hui inhabitée a abrité autrefois une population de quelques centaines de personnes qui résidaient à demeure.

2-archeo-eiao-mcharleux.1289654274.jpg 

On ne construit pas un paepae de 1000m² pour rester deux ou trois semaines ! Et cette population, exploitait le basalte à grain fin dans un plusieurs endroits et en tirait, en particulier mais pas seulement, des herminettes de types variés.

Un outillage d’une qualité et d’une réputation telles qu’il était connu loin de Eiao et a été diffusé durant plusieurs siècles dans tout l’archipel des Marquises, mais aussi beaucoup plus loin (Mo’orea, Mangareva, Kiribati,…).

4-eiao-archeo-michel_charleux.1289654216.jpg

Alors, l’archéologue espère bien que la population de Nuku Hiva prendra conscience que cette petite île où elle va souvent chasser le mouton, est un lieu absolument unique dans le patrimoine de la Polynésie orientale, d’une valeur exceptionnelle et surtout d’importance régionale.

Des éléments qui, à son avis, justifient pleinement qu’elle soit retenue comme site à proposer au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Puisse-t-il être entendu.

michel-charleux.1289654134.jpg

Source : Tahitipresse

Voir : Eiao, une mission de 60 jours sur l’île déserte

Aux Marquises, le hic du réseau numérique c’est qu’il est en rideau

fpr.1284626004.jpg

  

Allô, allô, Mana, quelles nouvelles

sans adsl depuis quinze jours,

Au bout du fil je vous appelle

Que trouverai-je à mon retour ?

Tout va très bien, aux îles Marquises
 

Tout va très bien, tout va très bien
 

Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise
 

On déplore un tout petit rien

Un incident, une bêtise,

un sort, votre connexion s’éternise

Mais à part ça, aux îles Marquises

Tout va très bien, tout va très bien !

 

 

     Les  internautes des îles Hiva Oa et Ua Huka connaissent des perturbations importantes dans leur accès Internet depuis le 3 septembre 2010.  

     Depuis plus de deux mois ils se plaignent d’une connexion très mauvaise (coupures fréquentes, extrême  lenteur ou grande faiblesse du signal rendant les mises à jour impossibles et les téléchargement impraticables. Mais depuis une dizaine de jours, ces deux îles  sont parfois complètement coupées du signal ADSL . « Mana » – la filiale de l’OPT – a finalement opté pour la réactivation de  l’ancien système en attendant que la liaison haut débit soit fonctionnelle.

     

     La direction générale de l’OPT dans une communication adressée aux usagers :

     « Ces dysfonctionnements sont dus à une défaillance technique de la transmission par satellite haut débit, que nous appelons communément VSAT HD.  Après investigations, il est finalement nécessaire de remplacer la totalité de la chaîne de transmission de l’antenne satellitaire. Les cas de Hiva OA et Ua Huka sont isolés et nos techniciens sont à pied d’œuvre afin de rétablir un fonctionnement optimal de la liaison par satellite

     Nous souhaitons cependant préciser que la technologie VSAT est une technologie éprouvée qui fonctionne parfaitement dans 30 îles non desservies par le câble.

     Grâce au VSAT HD, tous les abonnés MANA des archipels des Tuamotu-Gambiers, Marquises et Australes sont sur les offres ADSL NO LIMIT lancées le 1er septembre dernier, et bénéficient d’un Internet plus rapide, illimitée et moins cher… »

    

 

    Sauf que, depuis, la connexion semble toujours des plus fantaisistes pour les internautes de Hiva Oa. « Mana a inventé le routeur clignotant, rouge, vert, rouge, très pratique pour les boîtes de nuit, mais inutile pour accéder à Internet », déplore Eric Olivier, webmestre du site web du comité de tourisme de Hiva Oa, qui se plaint que la société qui commercialise l’accès Internet en Polynésie française « se serve de notre ligne pour faire des essais ».

     « La ligne utilisée pour Hiva Oa n’a même pas été qualifiée et Hiva Oa sert de cobaye aux expériences de Mana », s’exaspère encore Eric Olivier, qui a souhaité contacter les médias pour exprimer le ras le bol des internautes de cette île des Marquises.

Source : http://tahitipresse.pf/2010/09/connexion-internet-des-problemes-sur-le-reseau-a-hiva-oa/

communique-sur-transmission-marquises-14092010-vmt.1284626592.pdf

En septembre, Sébastien Lebègue expose à Sapporo (Japon) ses photographies et carnets de voyage « au cœur des Marquises ».

au-coeur-des-marquises_sept2010.1283546066.jpg 

     L’Alliance Française de Sapporo – Japon – présente, du 4 au 25 septembre 2010, l’exposition « AU CŒUR DES MARQUISES » : carnets de voyage et installations photographiques de Sébastien Lebègue. Le jeudi 9 septembre de 14h à 16h, l’artiste proposera un cours de cuisine polynésienne suivi d’une dégustation. Le vendredi 10 septembre de 18h30 à 20h30, il tiendra une conférence sur la vie polynésienne et marquisienne, en première partie d’une grande soirée polynésienne avec buffet, danses, et projection de photos et dessins. 

mini-affichesemainepolynesienne.1283546107.jpg

     Sur son site web, Sébastien Lebègue écrit :

     « Lors mon séjour aux Marquises en octobre et novembre 2007, parallèlement aux écrits et aux dessins, je photographie le quotidien. »

 

b09b1-expo-marquises-03.1283546138.jpg

     « Les photographies ci-dessous se présentent sous la forme d’un carnet de voyage. Chacune des compositions illustre un moment, un environnement qui souvent s’ouvre à 360°, et bien entendu des rencontres avec les Marquisiens de tout âges qui m’ont fait partager leurs moments de vie, leur nature, et fait vivre à mon tour, les Marquises. »

 

 b09b1-expo-marquises-09.1283546163.jpg

     « Je propose une lecture de ces histoires comme je les ai moi-même vécu. J’ai essayé de recréer l’atmosphère ambiante générale du moment. Il est lié à la géométrie, à la lumière, et à la couleur des lieux ; les acteurs se placent selon l’intensité des échanges et des ancrages dans ma mémoire ; le temps est fixe, bref ou prolongé, et est ponctué d’instants. »

 

 b09b1-expo-marquises-12.1283546186.jpg

     « Les moments que l’on peut vivre dans le quotidien sont marqués par ces instants plus fort, plus beau. On peut parler alors d’instant photographique unique. Mais pour moi, l’événement d’une rencontre est une suite de ces instants. De chacun émerge une expression, un regard, une lumière ou une action particulière, qui juxtaposés, traduisent l’atmosphère générale du vécu. »

 

b09b1-expo-marquises-18.1283546204.jpg

Vous pouvez consulter le site de Sébastien Lebègue  ici

Source :

http://www.sebastienlebegue.com/B09b-Carnet-de-voyage-MARQUISES.htm

Copyright  : http://www.sebastienlebegue.com – Copyright © 1998/2010 – tous droits réservés. Publié avec l’aimable autorisation de l’artiste

Te ùmuhei : le bouquet odoriférant des Marquises

umuhei.1280401886.jpg

     Les éditions des Mers Australes publient un ouvrage consacré à l’une des plus anciennes traditions de l’archipel des Marquises : «  Te ùmuhei, le bouquet odoriférant ». Depuis des générations, cette tradition  se perpétue de mère en fille, particulièrement sur l’île de Fatu Iva.

     Ce livre – réalisé grâce à l’initiative de  l’Académie marquisienne qui a collecté le savoir-faire des Mama de l’association Te Heikuà O Te Vehine – présente en photos les différentes plantes entrant dans la composition de ces bouquets, ainsi que la façon de les réaliser.

     Cet ouvrage est accompagné d’un disque audio sur lequel sont enregistrés le texte intégral du livre en langue marquisienne et les chansons exécutées lors de la fabrication des bouquets. Les textes sont en français, avec en petits caractères, le texte original marquisien correspondant à la version enregistrée.

     Ce livre existe aussi uniquement en langue marquisienne : « Un don pour les générations futures, afin qu’elles puissent garder en mémoire toutes les richesses de nos traditions transmises par nos anciens depuis la nuit des temps »  précise Toti Teikiehuupoko, le Président de Te Pu Tuhuna Eo Enata, l’Académie marquisienne  co-éditrice de l’ouvrage.

ISBN 9782905808332 Reliure cousue, couverture cartonnée, 74 pages, 210x150mm, 2010

Cliquez ici pour feuilleter le livre

Un « Britten-Norman BN-2A Islander » de la RAI assurait la desserte des îles Marquises

britten-norman_islander_aeroport-ua-pou-vers-1978.1277646908.jpg      Un Britten-Norman Islander BN-2A exploité par Air Polynésie (ex-RAI avant 1970) et filiale de UTA ; en concurrence jusqu’en 1987 avec Air Tahiti. De gauche à droite, on aperçoit vers l’avant de l’avion, le pilote Mr Lebail , puis l’homme au tricot bleu était peut-être le médecin de l’île et à côté de lui Pierrot Tata alors responsable de la tour de contrôle. Photographie de Adolphe Sylvain (~1978)

La fin de 1970 et le début de 1971 ont été marqués par une augmentation très active des ordres de commandes de l’Islander BN-2A et  au cours du dernier trimestre, plus de trente avions furent livrés dans diverses parties du monde.

La simple et bonne raison de ce succès ininterrompu malgré la situation économique de cette période, c’était l’aptitude avérée de l’Islander comme avion de transport régional capable de créer et de construire de nouvelles routes ; de produire du trafic et de générer une nouvelle demande subséquente pour de nouveaux appareils.

Aurigny dans les îles anglo-normandes est un bon exemple  pour étayer cette explication, après avoir bâti une flotte de huit Islanders en seulement deux ans et demi et à un coût total bien au-dessous que de n’importe quels autres bi-turbopropulseurs. Avec une haute fréquence de rotations, Aurigny envisageait avec confiance d’atteindre les 150.000 passagers en 1971.

La compagnie North Cay opérant à San Juan (Porto Rico) faisait le même constat économique avec l’Islander dans une zone auparavant considérée comme ayant une portée très limitée pour des lignes régulières. North Cay  commandait en 1970, quatre autres Islanders  à ajouter à sa flotte déjà constituée de quatre Islanders.

bermuda_f-obip.1277652068.jpgFly to the South Sea Islands poster promoting the Pacific Cruisebird Service, c1954-1958.
This poster is based on a 1930s Pan American design with the substitution of the Sandringham VH-APG. Courtesy of the family of Sir Gordon Taylor via the Museum of Sydney. 
Le 30 septembre 1970, le Bermuda, dernier hydravion connu des Polynésiens, effectue son dernier vol. Construit en 1944, il avait été acheté par la Réseau Aérien Interinsulaire en 1958.

En 1969, deux  Islanders ont quitté Biggin Hill pour  un vol de convoyage de 15 000 milles en direction de Papeete.

Air Tahiti a été fondé par un groupe d’hommes d’affaires tahitiens afin de rivaliser avec la compagnie RAI (Réseau Aérien Interinsulaire, une filiale  d’UTA : Union de Transports Aériens) et une partie de  sa flotte composée d’un De Havilland Twin Otter et un Hydravion Sandringham Bermuda.

Le principal trajet se situait entre Papeete et Moorea, l’île la plus proche de Tahiti à distance d’un peu plus de dix miles, loin des étapes de 2 000 miles réalisés lors des vols de convoyage. Les pilotes  embarquaient avec eux  pour l’avitaillement, quatre ou cinq fûts  de carburant contenant chacun 45 gal. Le voyage durait trois semaines, avec de multiples escales, en passant par les Indes

Les Islanders d’Air Tahiti se mirent au travail et, bien que la nouvelle compagnie aérienne ait été aidée dans une certaine mesure, face à la concurrence française, par son attrait évident  pour la population locale , le trafic qui s’est bientôt développé a été créé par quelque chose de plus positif que tout sentiment de patriotisme.

Une temps de blocage de douze minutes sur le trajet Papeete-Moorea et la capacité de l’Islander à être rentable pour l’opérateur avec moins des passagers,  ont permis à Air Tahiti de fournir un service rapide, et de haute fréquence qui sur cette sorte de trajet était en 1971, pas possible avec autre appareil de capacité similaire ou supérieure.

« Le B-N2 est un avion rustique » raconte Jean Gillot ancien pilote et DG de Air Moorea, « il est simple, il peut s’arrêter en 200 m et il est contrôlable dès qu’il est en l’air« . Avec son moteur à carburateur, il est bien plus à l’aise avec les démarrage à chaud qu’un moteur à injection et donc idéal pour les sauts de puce.

 britten-norman_airlinersnet.1277648425.jpg       Britten-Norman BN-2A-8 Islander – Air Moorea – Copyright Eduard Marmet (1988) airliners.net

En septembre 1970,  Air Tahiti a été en mesure de prendre livraison de deux autres Islanders pour faire face  à une demande croissante des services d’approvisionnement alimentaires  dans certaines des îles les plus éloignées de Tahiti. Peu de temps avant UTA avait déposé une commande auprès de Britten-Norman pour deux appareils et, en octobre, les deux Islanders livrés à la  nouvelle compagnie Air  Polynésie succédant à la RAI quittaient Bembridge pour Tahiti. (The airport Bembridge is home to the aircraft manufacturer Britten-Norman, part of the B-N Group which operates the airport).

En 1971, c’était alors le seul cas où les Islanders d’une compagnie aérienne sont en concurrence sur la même route avec ceux de l’autre compagnie.

Cependant Air Polynesie n’était pas la première à introduire l’Islander à UTA. Il était déjà en service avec Transgabon à Libreville (Afrique Ouest) quand UTA  commandait la compagnie aérienne au début de 1969 et deux Inslanders ont commencé des opérations pour Air Calédonie en Nouvelle Calédonie plus tard la même année.  Une mission conjointe du consortium  Qantas-UTA était derrière la réussite de la compagnie Air Hébrides et en 1970 cinq Islanders ont été achetés pour la desserte

Entre 1969 et 1990, Air Moorea a ainsi fait venir neuf B-N2. Les trois derniers B-N2 encore exploités par Air Moorea ont été enlevés de la liste de flotte à l’arrivée du dernier Twin Otter. Il fallait se rendre à l’évidence : les B-N2 sont devenus trop petits pour le transport de passagers internationaux. Le Twin Otter est plus rentable.Il peut embarquer au moins deux fois plus de passagers et marche au « jet fuel » et non à l’essence. Le B-N2 était adapté pour le transport de passagers locaux qui se déplacent avec peu de bagages, mais ne l’est plus pour des passagers qui viennent de loin. Le B-N2 a pourtant encore un longue vie devant lui :  il est toujours en exploitation dans de nombreux pays.

 

Sources et compléments :

Quand la desserte insulaire ouvre ses ailes :

les_debuts_d-air-tahiti.1277651562.pdf

Pacific island Islanders : pacific_island_islanders.1277651619.pdf

Fin de l’exploitation des B-N2 :

fin_exploitation_britten-norman-islander.1277651513.pdf

Infrastructures aéronautiques aux Marquises : 

infrastructures_aeronautiques_marquises.1277651665.pdf 

Origines de la défaillance persistante des moyens attribués à l’Hôpital de Taiohae, aux infirmeries des îles Marquises…

hopital-nuku-hiva.1277158299.jpg     Hôpital de Taiohae

Parmi les observations arrêtées au 16 juin 2004 par la Chambre Territoriale des Comptes sur la gestion de la Direction de la Santé Publique à partir de l’exercice 1991, un certain nombre d’entre elles éclaire d’un manière significative les causes des difficultés matérielles et humaines récurrentes rencontrées par les équipes médicales des îles Marquises.

Extraits du rapport :  

Parmi tous les domaines d’intervention des administrations territoriales, le secteur de la Santé est sans doute celui qui impose les plus grandes contraintes au service public. La contrainte la plus évidente est celle de la géographie : quoique plus de la moitié de la population totale de la Polynésie française réside sur l’île de Tahiti, l’importance des distances et la dispersion des usagers potentiels des services de santé ne peuvent qu’avoir de profondes conséquences sur l’organisation et le coût de l’offre de soins, d’autant que celle-ci, du fait des changements d’habitudes de vie et du vieillissement de la population, doit inéluctablement évoluer et prendre en compte de nouvelles spécialités et de nouvelles techniques médicales.

Dans le souci de répondre au mieux aux attentes en matière de santé publique, voire de les anticiper, le territoire a choisi dès 1995 de mener une réflexion stratégique, utilisant pour cela les instruments que sont les plans quinquennaux de santé et, plus récemment, le schéma territorial d’organisation sanitaire (STOS). Outre l’amélioration de la qualité des structures d’accueil et des soins qu’elles offrent, il a été décidé de développer la prévention et ainsi de rechercher une maîtrise de l’évolution des dépenses.

Les origines de la direction de la santé entraînent d’autres contraintes.

En effet, directement héritée du système militaire en place en Polynésie au début du vingtième siècle et modifiée ensuite au hasard des conditions créées par les choix opérés en matière de défense nationale, son organisation a été maintenue lorsque la responsabilité en a été confiée au Territoire.

Tirant les conséquences des dysfonctionnements constatés, et dans le souci de rationaliser au mieux l’emploi des crédits affectés à ce secteur, les autorités territoriales ont chargé dès 2000 la directrice de la Santé nouvellement nommée de proposer et de mettre en ouvre une organisation plus opérationnelle, accompagnant ainsi la restructuration de l’offre de soins décidée par le STOS.

Il convient  de rappeler que la direction de la Santé n’a parfois pas la maîtrise des crédits qui figurent sur les lignes budgétaires qui lui sont attribuées.

flag_tiki.1289670025.jpg

Administration territoriale dépourvue de personnalité juridique, la Direction de la Santé ne dispose pas d’un budget en propre et les autorisations de programme ou les crédits de paiement affectés au secteur de la santé sont très largement supérieurs à ceux dont la direction a réellement la maîtrise.

Ainsi, pour 2001, sur les 33 milliards de Fcp que représentent les autorisations de programme ouvertes, plus de 28 concernent des opérations dont la réalisation est confiée au ministère de l’Equipement, et pour lesquelles la DSP voire le ministère en charge de la Santé n’ont au mieux qu’un rôle consultatif.

La juridiction financière avait cru devoir souligner les conséquences financières de cette pratique :

« Laissant le territoire décider à sa place des gros investissements, le CHT perd la maîtrise de sa politique à moyen et long terme. De plus, les équipements financés par un tiers et mis à sa disposition ne sont pas pris en compte dans le calcul des amortissements, ce qui entraîne une double conséquence :

* la minoration des charges réelles de fonctionnement, d’où une sous-évaluation des recettes correspondantes, en particulier de la dotation globale.

* l’absence de possibilité de renouveler sur ses fonds propres des équipements atteints d’obsolescence : en s’engageant sur cette voie, le CHT s’oblige par avance à faire de nouveau appel à des financements extérieurs ou à financer la totalité du renouvellement des équipements par l’emprunt.»

Quel que soit le périmètre financier réel de la direction en matière d’investissements, force est de constater qu’au cours de la période sous revue, de nombreuses opérations ont été initiées sans que leur faisabilité, les conditions de leur réalisation ou leur évaluation prévisionnelle n’aient été suffisamment étudiées. Ainsi en est-il des opérations dont la durée d’exécution apparaît comme exagérément longue, de celles pour lesquelles le montant des dépenses réelles est très éloigné de l’estimation d’origine, enfin de celles qui ont dû faire l’objet d’une annulation.

flag_tiki.1289670025.jpg

A – Les opérations dont la réalisation s’est étalée sur une longue durée

Les programmes de travaux concernant les Marquises ont donné lieu à quatre ouvertures d’autorisations de programmes distinctes pour l’hôpital de Taiohae, et une cinquième concernant l’ensemble des infirmeries des Marquises.

a – Réfection du bloc opératoire de l’hôpital de Taiohae 

– Ouverture des AP sur l’exercice 1988 pour un montant de 518 248 000 Fcp  

– Premier paiement en 1989, solde réglé en 1996 soit une réalisation étalée sur 7 ans

– Montant total des paiements : 495 322 735 Fcp. Il s’agit des travaux réalisés à l’hôpital de Taiohae, destinés à encadrer la remise aux normes techniques du bloc opératoire. Ce programme s’est ultérieurement poursuivi.

b – Equipement du bloc de l’hôpital de Taiohae 

– Ouverture des AP sur l’exercice 1989 pour un montant de 45 000 000 Fcp

– Premier paiement en 1993, solde réglé en 2002 soit une réalisation étalée sur 10 ans

– Montant total des paiements : 42 074 326 Fcp

c Equipement du bloc de l’hôpital de Taiohae et équipements techniques formation

– Ouverture des AP sur l’exercice 1993 pour un montant prévisionnel de 43 330 000 Fcp  

– Premier paiement en 1994, solde réglé en 2001 soit une réalisation étalée sur 8 ans  

– Montant total des paiements : 21 971 788 Fcp soit 50,71% des prévisions

d Reconstruction de l’hôpital de Taiohae – 2ème tranche  

– Ouverture des AP sur l’exercice 1998 pour un montant prévisionnel de 360 000 000 Fcp  

– Premier paiement en 2000

– Montant total des paiements au 31/12/2001 : 25 033 246 Fcp. Des renseignements obtenus de la DSP, il ressort que la fixation d’un montant d’autorisations de programme a été prématurée, la présentation définitive du projet n’ayant été faite qu’en juin 2002, soit 4 ans après. Les travaux de gros œuvre n’ont d’ailleurs réellement commencé qu’en mars 2003. A ce jour, l’état de cette opération est le suivant :

– Montant des AP porté à 453 173 996 Fcp

– Montant total des paiements au 31/12/2003 : 281 548 443 Fcp

e – Reconstruction des infirmeries des Marquises

– Ouverture des AP sur l’exercice 1995 pour un montant prévisionnel de 122 000 000 Fcp  

– Premier paiement en 1995 ; opération en cours

– Montant total des paiements au 31/12/2001 : 84 589 443 Fcp.

Sept ans après le démarrage des travaux, cette opération (qui concerne 3 infirmeries) n’est réalisée qu’à hauteur de 70%. Il est d’ailleurs à craindre qu’il ne s’agisse là d’une situation définitive, le montant des AP ayant depuis été réduit à 90 000 000 Fcp tandis que le montant total des paiements demeurait inchangé au 31/12/2003.

flag_tiki.1289670025.jpg

B – Les opérations soldées ou durablement interrompues pour des montants très inférieurs aux estimations

Matériel et mobilier hôpital de Taiohae

– AP ouvertes en 1992 pour un montant de 40 000 000 Fcp  

– Montant total des paiements : 17 514 359 Fcp, soit un taux de réalisation de 43,79% par rapport à l’estimation prévisionnelle.

A noter que, programmée en 1992, cette opération n’a connu de début d’exécution qu’en 1997. Sa réalisation partielle s’est de plus étalée sur 4 ans.

flag_tiki.1289670025.jpg

C – Les opérations annulées

Un grand nombre d’opérations ont été purement et simplement annulées au cours de la période sous revue. Il s’agit notamment de :

1 – Rénovation de l’infirmerie de Puamau

– Montant des AP votées en 1989 : 25 000 000 Fcp.

– Annulation en 1992 (aucun CP consommé). En fait, l’opération a été reprise en 1995 et réalisée.

2 – Rénovation de l’infirmerie de Hane

– Montant des AP votées en 1990 : 10 000 000 Fcp.

– Annulation en 1992 (aucun CP consommé). En fait, l’opération a été reprise en 1995 et réalisée.

Qu’il s’agisse des opérations exécutées sur une période beaucoup trop longue ou de celles dont tout ou partie de la réalisation a été abandonnée, ces quelques exemples montrent l’impréparation des choix ayant entraîné l’ouverture des autorisations de programme et parfois le versement de l’aide financière de l’Etat, et le manque de suivi des décisions prises.

Sans méconnaître de possibles difficultés liées à la rareté, dans certaines îles, des entreprises susceptibles de se voir confiée la réalisation des équipements prévus, la Chambre constate que cette observation concerne en priorité des programmes destinés aux archipels les plus éloignés (Marquises, Australes…), ce qui amène à mettre en cause l’organisation centralisée de la Direction de la Santé publique.

Elle note donc avec intérêt le remplacement des huit circonscriptions médicales par cinq subdivisions dans le cadre de la réorganisation de la DSP et ne peut que souhaiter que cette réforme s’accompagne d’une véritable déconcentration des moyens et des compétences.

flag_tiki.1289670025.jpg

 

L’amélioration  des prises en charge médicale dans les archipels éloignés : ce n’est pas pour demain.

Dans son dernier rapport (2001/2008), la CTC énonce les dérives du CHT : des données d’activité incomplètes, des chiffres faussés ou donnés sans commentaire d’où l’incapacité pour le centre hospitalier de la Polynésie française de prévoir son activité, des règles budgétaires et financières impropres à assurer la maîtrise de la dépense, des difficultés de recouvrement persistantes, quantification et  suivi des effectifs quasiment inexistants jusqu’en 2008, traitement des déchets hospitaliers toujours non résolue et un nouvel hôpital loin d’être au point….

Les charges de personnel (1 600 agents) représentent plus de 60% des charges de fonctionnement du CHPF. La gestion des ressources humaines (la direction des ressources humaines n’a aucune existence juridique) est rythmée par des conflits sociaux souvent longs dont découlent des conventions qui, la plupart du temps, maintiennent le statu quo sur plusieurs points sensibles en matière de recrutement, de rémunération et d’organisation du travail. Les accords sont parfois signés dans le non-respect de la compétence du conseil d’administration de l’établissement. Tout laisse à penser que les ingrédients d’un nouveau conflit peuvent être réunis à tout moment.

L’évolution erratique du nombre de postes nécessaires à l’hôpital entre 2005 et 2008 traduit une absence totale de gestion prévisionnelle des ressources humaines. La gestion des remplacements aboutit actuellement, faute d’une connaissance précise des besoins, à un écart d’environ 20% entre l’effectif autorisé et l’effectif rémunéré.

La gestion des mouvements de personnels et des éléments variables de la rémunération n’est pas transparente et engendre des dérives importantes ou des risques juridiques. L’examen des procédures de recrutement et de rémunération des médecins révèle quelques anomalies

Le montant des indemnisations des heures supplémentaires progresse, les effectifs employés progressent dans le même temps. Il est aussi remarquable que cette hausse continue des heures indemnisées s’effectue dans le cadre d’une durée légale du travail hebdomadaire de 39 heures. En fonction de l’indice de rémunération, certains agents peuvent percevoir jusqu’à 1,5 million de Fcfp d’heures supplémentaires par an. Les déclarations de 20 heures supplémentaires par semaine et chaque semaine ne sont pas exceptionnelles. Il ressort de cette première approche que dans un certain nombre de cas, les heures supplémentaires sont versées systématiquement et constituent un complément de rémunération forfaitisé. S’agissant du régime indemnitaire, ce ne sont pas moins de 32 primes, indemnités et avantages en nature différents versés aux agents, selon leur statut et leurs fonctions.

Au travers des primes (mais également des heures supplémentaires), il s’agit de rattraper les problèmes de disparités statutaires et de compléter ces statuts par des accessoires à la rémunération. D’une façon générale, les motivations qui président à ces versements ne sont pas suffisamment explicites et spécifiques. Il arrive également que ces attributions soient versées sans support légal.

À quelques mois de l’ouverture du nouveau centre hospitalier, aucune vue d’ensemble des surfaces complémentaires indispensables au fonctionnement et de leur coût n’est disponible. Malgré un bâti  surdimensionné excédant les normes admises, des constructions supplémentaires (de  6 000 à 7 000 m2) sont nécessaires pour satisfaire les besoins non pourvus du CHPF. Construit sans programme identifié, nécessitant des modifications importantes en cours de chantier, le nouvel hôpital de Taaone ne tient aucun compte de la nécessaire maîtrise des surfaces et des surcoûts d’exploitation qui découleront de cette absence de maîtrise.

L’exploitation technique suppose des changements radicaux. Les hypothèses du coût d’exploitation et de la maintenance en 2008 évaluaient un surcoût de 800 millions de Fcfp. L’ouvrage et ses installations, les équipements, y compris mobiliers offrent un niveau de technicité élevé. La planification de la maintenance, la variété des technologies mises en œuvre supposent un niveau et une variété de compétences dont l’hôpital ne dispose pas.

D’autre part, l’incidence des surcoûts liés à l’amortissement, à l’entretien et au renouvellement des biens n’est pas neutre et selon les hypothèses retenues pèsera soit sur l’hôpital et donc par ricochet sur la CPS, soit sur le budget de la Polynésie française. La question de la prise en charge par le CHPF des amortissements du nouvel hôpital, qui n’a pas été tranchée, ne peut toutefois pas être ignorée. Les surcoûts engendrés par l’installation prochaine du CHPF dans le bâtiment du Taaone peuvent donc être résumés comme suit : maintenance : 800 à 900 millions de Fcfp ; personnels : 450 millions de Fcfp ; dépenses médicales : 300 millions de Fcfp ; amortissements des seuls équipements : 1,4 milliard de Fcfp, soit un total de 2,9 à 3 milliards.

  

flag_tiki.1289670025.jpg

Notre conclusion :

Tant que  durera cette gestion politico-administrative  héritée de l’ère postcoloniale, source de gaspillage et d’ inefficacité, les charges financières du nouveau CHT pèseront dorénavant et pour longtemps sur le budget de la Santé ne laissant guère entrevoir une amélioration rapide des prises en charge médicale dans les archipels éloignés.

Face à l’urgence, aux Marquises, quelques-uns  avec humour vous répondront : «  C’est urgent ? Ok, on verra ça hier ! »

_______________________________________

Cliquez sur ce lien pour accéder à la version complète et définitive des observations arrêtées le 16 juin 2004 par la Chambre territoriale des comptes sur la gestion de la Direction de la Santé Publique à partir de l’exercice 1991

Source : rapport_ctc-2004_dsp.1277159610.pdf

ctc_cht_2010.1277302468.pdf

CTC Rapport d’observations définitives/ Centre hospitalier de la Polynésie française/2001-2008

Liens :

Les urgences aux Marquises : une urgence à traiter (03/2008)

Appel aux secours auprès des reponsables politiques (01/2010)

Mouvement de grève à l’hôpital de Taiohae (06/2010)

L’hôpital de Taiohe

L’Hôpital de Taiohae (Ile de Nuku Hiva, Archipel des Marquises)

Annonce du 08/04/2016

Bonjour,

Je suis actuellement chargée des recrutements à l’hôpital de Taiohae. Nous avons :
– un poste de chirurgien vacant au 22 juin 2016,
– un poste de IADE vacant,
– deux postes de médecins généralistes vacants (fin mai, fin octobre),

Merci de bien vouloir envoyer vos CV et lettre de motivation à l’adresse suivante :

 gestion1.taiohae@sante.gov.pf

Cordialement. Myrna PETERANO.

hopital_taiohae.1289670678.JPG     Hôpital de Taiohae

      La Polynésie française, conformément à la loi statutaire de février 2004, est un Pays d’Outre Mer doté d’une autonomie totale dans le champ de la Santé Publique. La réglementation métropolitaine ne s’applique généralement pas (sauf dispositions spécifiquement étendues comme certaines touchant aux droit des personnes ou à la bioéthique). Les organismes métropolitains (HAS, INVS) ne sont pas compétents en Polynésie française, mais plusieurs conventions passées avec eux instaurent des partenariats et collaborations ponctuelles.

     L’hôpital de Taiohae n’a pas le même statut que les établissements métropolitains : il n’est pas un « Etablissement public » mais élément de la Direction de la Santé – service administratif –  placé sous l’autorité du Ministre de la Santé. Il n’y a pas de conseil d’administration et le directeur de l’hôpital est placé sous l’autorité directe du Directeur de la Santé.

     Le directeur n’a pas la latitude qui peut être la sienne dans un établissement métropolitain. Le budget et les créations de postes sont votés par l’Assemblée de la Polynésie française et délégués par la direction de la santé.

     Sur l’île, un « subdivisionnaire santé », représentant de la Direction de la Santé, est en charge de l’offre de soins globale pour l’archipel des Marquises et, à ce titre, membre de la C.M.E. Il participe à l’élaboration des orientations sanitaires et des stratégies mises en place.

     L’hôpital est positionné par le schéma d’organisation sanitaire comme hôpital de proximité pour l’archipel des Marquises, soit un bassin d’attraction de 9000 habitants. L’équipe alors en place a élaboré en 2003 un projet d’établissement validé par la direction de la santé.

     L’hôpital de Taiohae est autorisé pour vingt- neuf (29) lits soit : dix (10) de médecine, neuf (09) de chirurgie et dix (10) d’obstétrique. Il comporte un laboratoire, une pharmacie, un service de radiologie et un bloc opératoire avec stérilisation rénové en 2008- 2009.

     L’hôpital emploie soixante (60) agents dont six (06) médecins et praticiens, trois (03) sages- femmes. Le directeur peut s’appuyer sur une surveillante générale. Les services administratifs comprennent la gestion, la régie et le secrétariat.

     Depuis trois ans l’hôpital s’est engagé dans une politique de mise à niveau des équipements techniques (station d’eau potable, station d’épuration, groupe électrogène…) et d’organisation méthodique des services. En 2009, l’hôpital a lancé une opération « formation-action » sur la base d’un audit sur l’organisation des services de soins.

croix-marquisienne.1289670199.jpg

Conditions de fonctionnement et les modalités de gestion d’un hôpital aux îles sous le vent.

Afin de mieux appréhender la situation de l’Hôpital de Taiohae, examinons les conditions de fonctionnement et les modalités de gestion d’un autre hôpital, celui de Uturoa à Raiatea (ISLV), rattaché à la DSP. Le rapport de la Chambre Territoriale des Comptes (juin 2004) pointe le rôle de simple médiateur du directeur de l’hôpital, les insuffisances et des anomalies au niveau des prestataires de services engagés par le Territoire.

Exemple de structure de soins choisi par la Chambre en raison de sa taille (93 lits), l’hôpital d’Uturoa est en fait un simple service de la direction de la santé, et le directeur y joue un rôle d’interface entre les personnels médicaux et soignants et les services centraux de la DSP. Il n’a en effet aucun pouvoir sur :

  • – le recrutement et la gestion du personnel,

  • – les investissements,

  • – la gestion de la pharmacie.

Dans tous ces cas, il prépare et présente des demandes auprès des services centraux de la Direction de la Santé Publique qui prend la décision finale. A signaler aussi que le directeur n’a aucune compétence financière : celle-ci relève de son adjoint sur lequel il n’a, de fait, aucune autorité hiérarchique.

Elle aussi directement issue de l’époque  » militaire  » où la direction au quotidien de la structure était exercée par un médecin-chef, cette organisation est insatisfaisante dans la mesure où la véritable gestion est effectuée depuis Papeete, où le directeur se trouve de fait privé de tout moyen d’exercer réellement ses fonctions et où les agents ne trouvent pas en lui un véritable interlocuteur, seulement  ̶  au mieux  ̶  un médiateur.

La responsabilisation des uns et des autres supposerait que l’hôpital d’Uturoa accède à une véritable autonomie, ce qui ne serait d’ailleurs pas exclusif d’une mutualisation avec les autres structures hospitalières dont le Centre Hospitalier Territorial. La juridiction financière ne peut donc que saluer la création d’une commission médicale d’établissement (arrêté n°286/CM du 10/03/03), et la mise en place du PMSI afin de pouvoir disposer d’un instrument de mesure fiable de l’activité hospitalière. Elle note également que le directeur et son équipe travaillaient sur le premier projet d’établissement de l’hôpital d’Uturoa, préparé dans l’optique 2004-2008.

L’opération intitulée « Réorganisation de la Direction de la Santé Publique » a été réalisée en plusieurs phases, entièrement financées sur les crédits de l’Etat (Ministère de la santé) dans le cadre des Contrats d’objectifs prévus dans la convention Solidarité-Santé.

Il s’agit pour l’essentiel d’actions dites  » de sensibilisation « . Les trois sociétés EPSY, Boury et Consorg sont les prestataires de service à qui ont été confiées ces actions.

A – La société EPSY, dont les domaines de compétence tels que décrits sur son site internet comprennent notamment  » l’accompagnement et le changement social, l’évolution des processus organisationnels, l’innovation et la transformation sociale « , bénéficie de la plus grande part des fonds consacrés, au 31 décembre 2003, à cette opération (57 M Fcp [dont 53 215 029 FCP ont été versés à la société en charge de la prestation (la différence correspond à des dépenses d’organisation du séminaire, de transport, etc)] sur 80 M Fcp).

B – Chargée de la réorganisation des services de la DSP des Iles du Vent et de l’évaluation des candidatures pour les postes de responsables à pourvoir, la société Boury & Associés, qui s’affiche comme une société de lobbying [Le lobbying figure aussi parmi les compétences accessoires de la société EPSY] sur son site internet, n’est spécialisée ni dans l’audit organisationnel ni dans les recherches de compétences et elle n’a apparemment aucune connaissance particulière du  » terrain  » polynésien. La Chambre ne peut donc que s’interroger sur les raisons qui ont conduit à lui confier ces missions, pour un montant certes modeste (9 M Fcp [Le coût global est de 10 226 634 Fcp, dont 9 247 593 Fcp d’honoraires, le reste en remboursement – ou prise en charge directe par la DS  –  de frais]) comparé à celui des missions d’EPSY

C – Une dernière société apparaît enfin, Consorg Consultants, pour un montant de prestation d’environ 15 M Fcp (convention du 22 août 2003). La création de cette société est tout à fait récente. La déclaration de constitution de la personne morale (document destiné à permettre son immatriculation au registre du commerce) a été enregistrée au greffe le 23 avril 2003. Domiciliée à Papeete, et dotée d’un capital de 1 million de Fcp, elle a (comme son nom l’indique) pour activité principale le conseil en organisation. Il est à noter que le 17 juin 2003, soit deux mois à peine plus tard, le greffe du tribunal de commerce enregistre la démission du gérant de Consorg Consultants et son remplacement, sur décision de l’assemblée générale ordinaire, par l’un des deux dirigeants d’EPSY [Mais l’autre co-dirigeant d’EPSY co-dirige apparemment aussi Consorg Consultants puisqu’il est signataire, au titre de cette société, de la convention du 22 août 2003.].

Quoiqu’il en soit des rapports existant entre ces trois sociétés, la juridiction financière constate que les missions confiées à la société EPSY excèdent largement le seuil de 20 M Fcp fixé par l’arrêté n°1328 CM du 15 septembre 2000 et que leur fractionnement constitue un artifice destiné à masquer cette infraction à la réglementation territoriale.

 

croix-marquisienne.1289670199.jpg

 

Audit au CHT (Tahiti) par Epsy, autres anomalies pointées :

Seule la mission d’audit de la direction des affaires médicales et des ressources humaines du Centre Hospitalier Territorial pourrait être séparée des autres ; apparemment distincte de la réorganisation de la DSP, cette mission a pourtant été confiée à la société EPSY par convention du 13 février 2002 passée avec les autorités de Territoire et non les dirigeants du CHT.

Cet audit a particulièrement retenu l’attention de la Chambre dans la mesure où le rapport pourtant qualifié de définitif paraît ne correspondre que partiellement à la mission telle qu’elle se trouvait définie par la convention pourtant rédigée en termes peu précis.

En effet, aux termes de l’article 2 de cette convention, cet accord ne vise qu’une première mission d’investigation, ce qui laisse supposer qu’il était alors envisagé de confier à EPSY d’autres missions portant également sur la gestion des ressources humaines du CHT. Cette première mission comprend trois phases : phase diagnostic (10 jours), phase d’adhésion (10 jours) et phase d’accompagnement (20 jours). Aucune précision supplémentaire n’est donnée sur le contenu de chacune de ces phases si ce n’est qu’il s’agit de :

  • – faire des entretiens individuels et collectifs auprès du personnel de la DRH, de la direction générale et des différents services pour réaliser un état des lieux ;

  • – faire des propositions pour professionnaliser la fonction  » personnel  » au CHT.

On notera que ces directives ne paraissent pas correspondre à l’objet des phases 2 et 3.

En contrepartie, la Direction de la Santé versera à EPSY une somme de 10 008 296 Fcp (comprenant des honoraires pour 8 228 630 Fcp et des indemnités de séjour, nourriture, véhicules pour 1 779 666 Fcp), elle lui remboursera des frais de taxi dans la limite de 163 726 Fcp et prendra directement en charge les billets d’avion Paris/Papeete/Paris pour une somme estimée à 900 000 Fcp.

Daté d’avril 2002, le rapport d’audit (19 pages en gros caractères et 3 pages d’annexes) porte en sous-titre  » Rapport définitif « , ce qui laisse supposer que les trois phases de la mission ont été menées à bien alors que onze personnes seulement ont été entendues.

S’agissant des recommandations ou des conseils d’organisation pratique, ceux-ci se caractérisent par leur aspect généraliste, qu’il s’agisse du responsable à mettre en place ou des priorités (traiter les dossiers plus rapidement, réussir la mutation Sedit Marianne, créer des fiches de postes…).

La juridiction financière estime en conséquence que la société EPSY n’a exécuté qu’une partie de la mission qui lui avait été confiée par convention du 13 février 2002, dont la rédaction, trop imprécise, ne fixait pas suffisamment les obligations du prestataire de services.

En tout état de cause, elle ne peut que regretter, compte tenu de l’enjeu (faire de la DSP un outil opérationnel dans le cadre de la politique polynésienne de santé) qu’un seul maître d’œuvre ait été choisi pour évaluer l’existant et pointer les problèmes à résoudre, proposer des solutions et en accompagner la réalisation.

____________________________

Source : iH information hospitalière

Article de Presse : La Santé tombe malade à Taiohae / la-sante-tombe-malade-a-taiohae.1277039849.pdf

Blog :

(03/2008)  Les urgences aux Marquises : une urgence à traiter

(01/2010)  Appel au secours auprès des responsables politiques de la Santé

(06/2010)  Grève à l’Hôpital des Marquises

Forum : La Santé en danger aux Marquises

Historique : Origines des difficultés de l’Hôpital de Taiohae

Rapport de la Cour des Comptes : rapport_ctc-2004_dsp.1277159610.pdf

Grève générale en Polynésie française : grève suivie aux Marquises

greve_aux_marquises.1289670982.jpg   Photo TahitiPresse-DR

     Les structures de santé sont défaillantes aux îles Marquises. Une aggravation, depuis plusieurs années, des sous-effectifs de personnel devenus chroniques est le principal motif de la grève du corps médical de Nuku Hiva. Malgré de nombreux signaux de détresse lancés auprès des ministres de la santé des gouvernements successifs de la Polynésie française, les responsables de l’hôpital de Taiohae n’ont jamais jusqu’à aujourd’hui obtenu les moyens humains nécessaires et suffisant à la bonne marche des services de soins. Le tableau de bord des mois à venir laisse planer sur la population des îles Marquises des risques sanitaires absolument inouïes :

      – Aucun médecin généraliste à Nuku Hiva et Ua Pou dès fin juin et un seul médecin aux Marquises Sud à partir d’août.

     – Au bloc opératoire : deux infirmiers sur quatre dès fin juin 2010, un infirmier sur quatre à la mi-juillet et il n’y aura plus aucun infirmier fin juillet.

     – En hospitalisation : un infirmier sur deux. Fermeture partielle des lits de l’hospitalisation depuis décembre 2009.

Conséquences d’ici moins d’un mois, si rien n’est fait et rien n’est fait actuellement :

             – Fermeture de l’hôpital de Taiohae (plus de médecin, fermeture du bloc opératoire et donc aussi de la maternité). Seulement une infirmerie maintenue.

             – Fermeture du centre médical de Hakahau : maintien de l’infirmerie.

     – Budget de fonctionnement et d’investissement insuffisant et inadapté par rapport au minimum nécessaire.

Il faut savoir aussi que l’archipel des Marquises ne dispose plus depuis juin 2007, des navettes de l’hélicoptère (contrat non renouvelé) qui permettaient de sauver des vies (rapidité des « évasan »  en direction de Taiohae avant transfert éventuel vers Papeete et/ou la métropole; 133 évasans intra-Marquises en 2006).

evacuations_sanitaires_en_2006.1289684017.jpg    Cliquez sur l’image pour agrandir

NB –  Les transferts financiers de la métropole en 2006 vers la Polynésie française correspondaient, selon la cour des comptes, à 590 millions d’euros  pour 260 000 habitants. 

Liens :

Un appel au secours auprès des responsables politiques de la Santé  – Lettre ouverte du personnel de santé (janvier 2010)

Les urgences aux Marquises : une urgence à traiter (03/2008)

L’hôpital de Taiohe

Origines des défaillances en moyens à l’hôpital de Taiohae

Situation identique à Moorea

lhopital-dafareaitu-en-restructuration.1277727209.pdf

Marquises : Le jour du débarquement à Eiao de l’expédition de l’archéologue Michel Charleux

Extrait du journal de TNTV du 09 mai 2010. Reportage de F. O’Kelly-Laurent & Axel Lichtle. La Marine Nationale (Le Prairial, la Railleuse, un hélicoptère Alouette 3) a acheminé tout le matériel et les membres de l’expédition de Michel Charleux de Papeete jusqu’à Eiao, île déserte, en passant par Nuku Hiva. La mission archéologique durera 50 jours.

Voir aussi : Tahitipresse